Université Paris 8 – Saint-Denis : ras-le-bol des bas salaires04/03/20152015Journal/medias/journalnumero/images/2015/03/2431.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans l'enseignement

Université Paris 8 – Saint-Denis : ras-le-bol des bas salaires

Une trentaine de salariés de l’université Paris 8 sont en grève depuis le 19 janvier pour l’augmentation de leur salaire. Ces salariés fonctionnaires de catégorie C et touchant de bas salaires, en majorité des femmes, secrétaires administratives ou gestionnaires, sont ces mains invisibles qui rentrent les notes, rédigent les diplômes, gèrent les inscriptions et sont indispensables au bon fonctionnement de l’université.

Ces salariées touchent autour de 1 400 euros, après des dizaines d’années de travail. Certaines d’entre elles, proches de la retraite, ne toucheront que 700 à 800 euros brut de pension après trente ans de service. Elles en ont ras le bol et dénoncent leurs salaires trop bas, qui restent inchangés malgré l’inflation, et réclament une prime de 98 euros net.

Depuis la réforme qui a imposé l’autonomie des universités, la direction de l’université a pouvoir de décision en ce qui concerne l’attribution des primes des personnels. C’est pourquoi l’interlocuteur des grévistes est la présidente de l’université. Celle-ci n’a pour le moment cédé qu’une prime de 70 euros brut, ce qui ne fait pas le compte. Par contre, elle a envoyé une lettre aux grévistes le 24 février leur annonçant que le retrait de leurs journées de grève commencerait sur la paye de mars. Comme le disent les grévistes : « Nous avons demandé un caddie de courses équivalant à 98 euros net ; en réalité la présidente de l’université vide nos frigos, en nous retirant quatre jours de paye (entre 200 et 250 euros de moins) sur notre salaire de mars ! »

Les salariées poursuivent leur grève activement, organisent les piquets de grève quotidiens, des assemblées générales ouvertes à tous les personnels. Elles ont fait une soirée de soutien en s’adressant à d’autres salariés comme ceux de La Poste, et bénéficient du soutien des étudiants et du personnel de l’université.

Les grévistes réclament en outre la transparence complète sur l’attribution des primes de toutes les catégories de salariés de l’université, et dénoncent aussi les contrats précaires, de plus en plus nombreux à l’université, ainsi que le sous-effectif chronique parmi le personnel administratif, qui oblige parfois les étudiants à attendre des heures pour leurs démarches.

Leur lutte est un premier pas pour exiger des moyens à la hauteur, un budget en hausse, nécessaire pour étudier dans de bonnes conditions et pour un bon fonctionnement de l’université. Et cela passe par des salaires décents, qui suivent l’inflation, pour tous les personnels.

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