Médicaments génériques : un nouveau scandale04/03/20152015Journal/medias/journalnumero/images/2015/03/2431.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Médicaments génériques : un nouveau scandale

Les laboratoires Gilead vendent à prix d’or deux nouveaux médicaments contre l’hépatite C, le Sovaldi et le Harvoni. Aux USA un traitement avec le premier coûte 85 000 dollars, soit 1 000 euros le comprimé et est encore plus cher 94 500 dollars avec le second. Gilead justifie ces prix exorbitants par le progrès thérapeutique que représentent ces médicaments dont l’efficacité est en effet démontrée dans 90 % des cas. Près de 350 000 vies pourraient ainsi être épargnées par an. Mais encore faut-il que les patients puissent payer…

Devant les protestations de tout bord face à ces tarifs, y compris des responsables des services de santé, les laboratoires Gilead ont fait mine d’en tenir compte. Ils ont accepté de négocier un peu à la baisse le prix dans les pays riches – en France le traitement revient à 41 000 euros soit 488 euros le comprimé – et dans les pays du tiers-monde, comme en Inde, ils ont accepté la commercialisation de leurs produits à des tarifs plus faibles, qu’on ne connaît pas encore. Mais les actionnaires de Gilead ne sont pas des philanthropes et ces baisses de prix n’écorneront qu’à peine les profits colossaux que le laboratoire tire de ses médicaments, profits qui en font un des laboratoires pharmaceutiques les plus rentables qui « pèse » aujourd’hui 160 milliards de dollars à Wall Street.

Pour que les patients du monde entier puissent avoir accès à ces médicaments, des associations contestent le sacro-saint droit des brevets que Gilead met en avant. Leur action en justice a eu gain de cause, notamment en Inde, où l’Office indien des brevets a, le 13 janvier, autorisé un laboratoire indien de génériques à produire et commercialiser le ­Sovaldi à des coûts très faibles, une centaine de dollars par traitement. Une décision identique avait déjà été prise avec les médicaments antisida vendus eux aussi très cher, dont les trusts pharmaceutiques défendaient les brevets. Ils avaient alors fait procès sur procès et dépensé sans compter pour empêcher la mise sur le marché de médicaments génériques bon marché. Gilead fait de même aujourd’hui en faisant appel de la décision des tribunaux indiens. Pour les actionnaires de Gilead et d’ailleurs de tous les trusts pharmaceutiques, Pfizer, Glaxo, Sanofi-Aventis, etc… entre les profits et la santé, le choix est vite fait.

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