États-Unis : élections municipales de ChicagoEd Hershey a fait entendre la voix de la classe ouvrière04/03/20152015Journal/medias/journalnumero/images/2015/03/2431.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

États-Unis : élections municipales de ChicagoEd Hershey a fait entendre la voix de la classe ouvrière

Ed Hershey, militant révolutionnaire, a obtenu 602 voix, soit 8,23 %, dans le 25e district de Chicago. Il s’agit d’un des 50 districts de la ville, chacun élisant un membre du conseil municipal.

Ce militant avait été très actif lors de la grève menée par les enseignants de Chicago en septembre 2012, contre les attaques de l’État fédéral et de la municipalité envers les écoles publiques des quartiers populaires, fermées les unes après les autres pour être remplacées par des écoles à gestion privée.

Soutenu par l’organisation trotskyste américaine The Spark, Ed Hershey a fait campagne en expliquant que l’argent existe dans cette ville, de l’argent qui pourrait être utilisé pour des écoles et des services publics dignes de ce nom. Cet argent, dit-il, a été volé par les banques et par les riches, servis par le maire démocrate Rahm Emanuel et les conseillers municipaux qui lui sont liés. Dans le 25e district, un autre candidat, le socialiste Jorge Mújica, militant de longue date pour les droits des immigrés, a obtenu 900 voix. En tout, plus de 20 % des électeurs du district ont donc voté pour un de ces deux candidats socialistes.

Chicago, la troisième ville des États-Unis par sa population, est un bastion traditionnel des démocrates. Maire depuis 2011, Rahm Emanuel est l’ancien chef de cabinet d’Obama. Son mandat a été marqué par des attaques contre les écoles publiques des quartiers populaires : il en a fermé 50 en 2013. Plein d’arrogance, Emanuel expliquait ainsi en 2012 que 25 % des écoliers de la ville n’arriveraient à rien, et qu’il était inutile de gaspiller de l’argent pour eux.

Pour sa campagne, il a bénéficié de l’appui des riches de la ville ainsi que de nombreux bureaucrates syndicaux, soutiens traditionnels du Parti démocrate. Obama lui-même, qui fit sa carrière politique à Chicago, est venu lui apporter son soutien. En vain. Alors qu’en 2011 Emanuel avait été élu dès le premier tour avec 55 % des voix, il n’en a recueilli que 45 % et a été mis en ballotage par un autre candidat démocrate, Jesus « Chuy » Garcia, un Mexicain-Américain. Si ce résultat n’ouvre pas de perspectives pour les travailleurs, dont nombre se sont d’ailleurs abstenus, il n’en représente pas moins un désaveu cinglant pour Emanuel et pour Obama.

Partager