Déficit budgétaire : jeu de rôles entre Paris et Bruxelles04/03/20152015Journal/medias/journalnumero/images/2015/03/2431.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Déficit budgétaire : jeu de rôles entre Paris et Bruxelles

Alors que le gouvernement aurait préféré laisser à son successeur, après les élections de 2017, le soin de ramener le déficit budgétaire en dessous de la barre des 3 % du produit intérieur brut (PIB), la Commission européenne lui a signifié le 26 février qu’il lui fallait y arriver précisément pour 2017.

Alors que tous les gouvernements français n’ont plus respecté ce fameux « critère de Maastricht » depuis 2008. Bruxelles a aussi indiqué que le plan d’austérité de 50 milliards d’euros d’économies de Valls n’y suffirait pas et qu’il fallait y rajouter 30 autres milliards.

Vexé que les attaques contre les travailleurs, contenues dans sa récente loi adoptée au forceps, n’aient pas été retenues comme un bon point par Bruxelles, le ministre de l’Économie Macron a alors adopté la posture classique de défense de la France contre l’Europe. Le 2 mars, il a déclaré qu’il n’est pas question de faire 30 milliards supplémentaires d’économies, mais il s’est engagé à toujours plus de réformes propatronales.

Cette polémique est un théâtre où font semblant de s’opposer le gouvernement français et la Commission européenne, qui sont pourtant d’accord sur l’essentiel. Pour eux, il faut que les travailleurs payent pour que les banques encaissent chaque année environ 45 milliards d’intérêts, rien que sur le budget de l’État français.

Quand le gouvernement français baisse les dépenses sociales, augmente la TVA, démantèle des services publics, taille dans les effectifs de l’Éducation nationale, des hôpitaux, etc., c’est en fait pour consacrer ses moyens financiers à aider les plus riches au travers de dégrèvements d’impôt ou d’aides aux plus grandes entreprises. Mais, comme ils ne veulent pas en assumer la responsabilité, ils prétendent que c’est à cause de la Commission européenne.

Cette mauvaise pièce, avec des acteurs tous au service du grand patronat, se joue depuis trop longtemps. Elle n’est probablement pas finie, mais on sait déjà que les travailleurs sont amenés à en faire les frais. À moins qu’ils ne refusent de payer à la place de la bourgeoisie.

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