Continental-Clairoix : plus de 500 salariés déterminés à se faire respecter04/03/20152015Journal/medias/journalarticle/images/2015/03/Continental_page_13.jpg.420x236_q85_box-0%2C459%2C4896%2C3213_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Continental-Clairoix : plus de 500 salariés déterminés à se faire respecter

Samedi 28 février entre 500 et 600 ex-salariés de Continental Clairoix se sont rassemblés dans la grande salle municipale de Thourotte, à quelques kilomètres de l’usine, pour affirmer leurs exigences envers la direction internationale de Continental AG. Cette assemblée avait été convoquée par le comité de lutte, à quelques jours de la rencontre qui doit se tenir à Francfort, le 9 mars, entre le représentant du groupe, le comité de lutte et le représentant des syndicats de Continental, qui a son siège à Hanovre.

Illustration - plus de 500 salariés déterminés à se faire respecter

Les travailleurs exigent la fin du harcèlement juridique de Continental qui, après s’être acquitté des sommes auxquelles la cour d’appel l’avait condamné, 29 millions d’euros, soit 40 000 euros en moyenne par salarié, a décidé de se pourvoir en cassation. Quant au DRH de Sarreguemines, il avait déclaré, juste après cette annonce : « On fera tout pour leur faire rendre jusqu’au dernier centime. » C’est ce qui a mis le feu aux poudres. Continental faisait planer l’incertitude sur le sort des sommes qu’il a dû verser aux salariés, avec des procédures qui pourraient durer des années, et manifestait son esprit de revanche envers ceux qui, grâce à leur lutte, ont obligé le groupe multimilliardaire à transiger. Et ce message vaut pour tous les travailleurs de Continental, en particulier en France et en Allemagne.

Rappelons par ailleurs, que près de 400 ex-salariés de Clairoix pointent encore à Pôle emploi, sur les 1 113 licenciés.

Les travailleurs veulent avoir une garantie sur les sommes touchées, et veulent se faire respecter. C’est ce qui explique l’importance de cette mobilisation, six ans après l’annonce de la fermeture.

Le 5 décembre déjà, rassemblés à près de 500 devant l’usine de Clairoix, ils avaient voté une motion de mise en demeure à la direction générale et décidé d’aller à l’usine Continental d’Aix-la-Chapelle s’adresser à leurs camarades d’Allemagne. C’est juste au moment de la réservation des cars que la direction centrale a proposé cette réunion à Francfort, loin du siège à Hanovre et loin de Clairoix.

D’ailleurs la conscience que ce qui se joue est partagée bien au-delà de l’usine de Clairoix. Le comité avait lancé un appel aux syndicats de Continental, envoyé en France et dans une partie des usines Continental d’Allemagne. L’accueil a été bon partout. Des messages d’encouragement sont venus de différents syndicats ainsi que du représentant syndical de tout le groupe. Le secrétaire de la CGT de Continental Toulouse est venu apporter le soutien de ses camarades.

Partout Continental est engagé en ce moment, malgré des profits extraordinaires, dans une course au chantage à la productivité et à la fermeture. La lutte des travailleurs de Clairoix avait redonné confiance à bien des travailleurs et cela avait débouché depuis la fin 2009 sur une série de grèves et de mobilisations, en France comme en Allemagne, à l’occasion desquelles les travailleurs ont contesté, et parfois avec succès, les attaques de la direction du groupe. Cela reste aussi dans les mémoires des travailleurs, comme de la direction du groupe.

En tous les cas, les travailleurs rassemblés ont pris l’engagement de rester mobilisés, en étant prêts à agir si la réunion de Francfort ne débouchait sur rien.

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