Le Premier ministre, Manuel Valls, a affirmé que l’épidémie de grippe a été traitée avec détermination et au bon moment. L’action gouvernementale s’est pourtant résumée à des encouragements aux professionnels de santé et à la mise en œuvre d’un plan baptisé Orsan, au moment même où l’épidémie semble refluer. Et le bilan de la grippe saisonnière commence à ressembler à une catastrophe : la Confédération des professionnels du funéraire annonce une surmortalité de 12 % en France pour le mois de janvier par rapport à l’an dernier, soit 6 300 décès de plus qu’en 2014.

L’épidémie de grippe de cette année est relativement forte. Ce serait la troisième plus importante depuis trente ans. Pour expliquer la situation, la ministre de la Santé a évoqué le peu d’efficacité du vaccin cette année et le recul du nombre de gens vaccinés. Mais le vrai problème n’est pas là. Face à une augmentation des besoins de soins, le système de santé a été débordé de toutes parts : les délais d’attente aux Urgences ont explosé, ainsi que les délais d’intervention des médecins de ville ou de SOS médecins. Par manque de lits, des patients âgés ont dû rester des nuits entières sur des brancards aux Urgences, pour finalement être hospitalisés très loin de chez eux et de leurs proches. Les services de réanimation ont également manqué de place. Et cette situation a duré presque deux mois et ne semble se détendre qu’avec la baisse de l’épidémie.

La surmortalité constatée depuis le début de l’année n’est pas due seulement au virus de la grippe, mais également aux défaillances du système de santé face à un afflux de patients. Certains malades n’ont pas pu être soignés correctement. Tous les gouvernements ont cherché à réduire les dépenses de santé. Ils ont mis en place un système qui fonctionne à flux tendu en permanence et est incapable de faire face à un surcroît d’activité. Cette épidémie de grippe révèle combien cette politique est réellement criminelle.