À bas tous les racismes, vive la lutte des travailleurs !04/03/20152015Journal/medias/journalarticle/images/2015/03/P1010069.JPG.420x236_q85_box-37%2C0%2C1563%2C858_crop_detail.jpg

Editorial

À bas tous les racismes, vive la lutte des travailleurs !

Illustration - À bas tous les racismes, vive la lutte des travailleurs !

Loin du mythe de l’unité nationale, le contexte qui fait suite aux attentats de début janvier est marqué par la multiplication de propos et d’actes antisémites et racistes. S’il ne s’agissait que de la bêtise de quelques abrutis, ce serait déjà un problème. Mais le plus grave, c’est que l’exemple vient d’en haut.

Ce n’est pas un hasard si le FN attire des candidats appelant sur Facebook à la destruction des Juifs ou écrivant des horreurs du genre : « Marine, tu es la réincarnation de Hitler, tu vas nettoyer la France. » Quand Marine Le Pen n’utilise pas les ignobles tueries perpétrées par des terroristes fanatisés pour distiller le racisme, elle monte les travailleurs ou les chômeurs les uns contre les autres, en fonction de leur nationalité ou de leur religion. Comme les intégristes, elle cherche à creuser un fossé de haine au sein même de la population.

Oh, elle n’est pas la seule à le faire ! Entre les déclarations de Roger Cukierman, représentant autoproclamé d’une « communauté juive », accusant « les jeunes musulmans » de tous les actes antisémites, le délire nationaliste et raciste d’un Eric Zemmour et l’obsession antisémite d’un Dieudonné, on en a jusqu’à la nausée. Mais cet engrenage où le racisme des uns nourrit celui des autres est le fonds de commerce du Front national depuis toujours.

D’une autre façon, avec ses discours sur l’unité nationale, Hollande ne fait rien d’autre qu’opposer ceux qui se reconnaissent dans la « communauté française » aux autres communautés et à nous embrigader derrière ses aventures guerrières en Afrique et au Moyen-Orient. Du FN au PS, tous dénoncent le communautarisme pour mieux l’attiser.

Il faut se garder d’un tel piège. Oui, nous sommes bien en état de guerre. Mais il ne s’agit pas de la prétendue guerre livrée par les « démocraties » au terrorisme. Il s’agit de la guerre sociale, indissociable du capitalisme.

Quand un milliard de personnes sont condamnées à survivre avec un euro par jour et que, sur la même journée, d’autres accumulent un ou deux millions, il faut parler de guerre sociale. Quand, pour se vautrer dans le luxe, une minorité pille des régions entières, exploite le dénuement des populations, quitte à les livrer à la barbarie des pires bandes armées, il faut parler de guerre sociale. Dans les pays riches, il faudrait être aveugle pour ne pas voir que, dans cette période de crise, les dizaines de milliards avec lesquels les grands groupes se rachètent, spéculent et arrosent leurs grands actionnaires et leurs PDG, proviennent de l’aggravation de l’exploitation, des emplois supprimés, de la précarité, des bas salaires et du pillage des caisses de l’État.

Dans la société capitaliste, une loi non écrite veut que l’argent aille à l’argent. Les plus pauvres et les plus exploités peuvent travailler toute leur vie, ils ne s’enrichiront pas. Cette loi découle de la lutte de classe que la bourgeoisie mène contre le monde ouvrier et elle s’impose, implacable, partout.

Elle s’abat indifféremment sur tous les travailleurs, quelle que soit leur origine ou leur religion. Inverser le rapport de force avec la classe capitaliste est pour les travailleurs une nécessité vitale, et cela ne peut se faire que collectivement, en se battant contre tout ce qui divise le monde ouvrier : le nationalisme, le communautarisme et le racisme.

On nous rabâche que notre identité dépend de notre origine, de notre nationalité ou de notre confession. Mais un aspect essentiel de notre vie et de notre identité, c’est que nous sommes des travailleurs, des ouvriers, des employés, gardiens, aides-soignantes ou caissières. Notre condition de travailleur exploité nous unit, pour le meilleur et le pire. Au-delà de nos différences, nous partageons les fins de mois difficiles, les pressions des chefs et la menace du chômage.

Alors, il faut serrer les rangs, rejeter ceux qui veulent dresser un mur entre nous et affirmer notre conscience d’appartenir à une seule et même classe sociale, la classe ouvrière. Une classe qui ne pourra s’émanciper de l’oppression qu’en détruisant sa cause, l’organisation capitaliste de l’économie.

Seul le mouvement ouvrier communiste, dont l’ambition est de renverser le capitalisme et de supprimer l’exploitation de l’homme par l’homme, est porteur de cet idéal. Seule la classe ouvrière en lutte contre la domination de la bourgeoisie peut espérer balayer la société de ses tares, des guerres et des multiples oppressions et préjugés qu’elle charrie.

Renouer avec cette perspective est une nécessité pour que la société ne sombre pas dans la barbarie.

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