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Dirigeants d’entreprises : 50 nuances de primes
Le nouveau directeur général de Sanofi, Olivier Brandicourt, vient de se voir octroyer comme cadeau de bienvenue une prime de 4 millions d’euros. Cette somme viendra s’ajouter à son salaire mensuel de base de 100 000 euros, soit 1,2 million d’euros par an.
Cette prime est ce que le milieu des dirigeants des grandes entreprises appelle un « pont doré » ou un « golden hello ». Ainsi, le PDG de la banque Dexia avait reçu en 2009 un tel golden hello de 500 000 euros, et plus récemment la responsable des boutiques Apple dans le monde en a reçu un de près de 50 millions d’euros.
Il existe de nombreuses primes, que les actionnaires des grands groupes utilisent pour s’attacher les services de leurs PDG et autres directeurs. Il y a, paraît-il, une prime appelée les « menottes dorées », dont l’objectif est de lier un haut cadre à son entreprise. Ce sont par exemple des stock-options, c’est-à-dire des droits d’option d’achat d’actions à prix fixé au préalable, disponibles uniquement après une certain temps passé au sein de l’entreprise et qui peuvent être la source d’un très gros bénéfice si la valeur des actions a grimpé. Ainsi, dans le détail, les 4 millions d’euros d’Olivier Brandicourt se partagent en 2 millions d’euros tout de suite et 2 autres millions en janvier 2016 s’il est toujours dans l’entreprise : mi-« pont doré », mi-« menottes dorées ».
Pour mémoire, il y a aussi les fameux parachutes dorés et autres retraites chapeau, cadeaux de départ lorsqu’un haut dirigeant quitte l’entreprise. Mais tout cet argent que les actionnaires distribuent à leur personnel dirigeant, comme si c’était du pourboire, ne tombe pas du ciel. Il vient du travail des dizaines ou des centaines de milliers de salariés de ces grands groupes et de leurs sous-traitants à travers le monde. Il est le produit de l’exploitation.