En déplacement dans les Yvelines le lundi 23 février, le ministre des Finances Sapin a rencontré des représentants de petites et moyennes entreprises pour faire le bilan du crédit d’impôt compétitivité emploi (CICE). Mis en place dès 2013, le CICE vient encore réduire les cotisations sociales patronales. Pour l’année 2014, les entreprises ont ainsi pu réclamer le remboursement de 4 % des rémunérations versées pour tous les salaires allant jusqu’à 2,5 fois le smic. Cela a coûté plus de 8 milliards d’euros aux caisses publiques, sans aucune contrepartie en termes d’embauches. Le coût aurait pu être encore plus élevé, car certains petits patrons n’ont pas osé profiter du CICE, craignant que cela entraîne un contrôle fiscal.

Pour 2015, le dispositif sera encore plus généreux, élevant le montant du remboursement jusqu’à 6 % de la masse des salaires concernés.

Le ministre voulait, selon sa formule, « vérifier sur le terrain la mise en place de nos mesures et écouter les critiques qui peuvent être faites ». Face aux revendications des petits patrons déclarant « Nous avons trop de charges et cela nous freine », le ministre n’est pas venu les mains vides. Il a rappelé le montant des mesures prévues en faveur du patronat pour 2015 : 12 milliards d’euros supplémentaires, entre le CICE et d’autres baisses de cotisations et de taxes contenues dans le pacte de responsabilité.

Au total, d’après le ministre lui-même, 41 milliards d’euros supplémentaires pris dans les caisses de l’État devraient ainsi être transférés dans les poches du patronat entre 2014 et 2017. Ce montant résume bien la politique du gouvernement Hollande, prêchant la rigueur aux salariés et multipliant les cadeaux au patronat.