Dans le groupe Thales, c’est la période des négociations salariales, et les travailleurs de l’entreprise ne les laissent pas passer sans se faire entendre. Une pétition sur les salaires a circulé et recueilli 13 000 signatures sur les 35 000 salariés du groupe en France.

Mardi 10 février, des débrayages d’une heure ont été organisés sur plusieurs sites. Il y a eu 350 grévistes à Brest, 270 à Châtellerault, 250 à Cholet, 250 à Sofia-Antipolis près de Nice, 200 à Pessac, 200 à Élancourt et 250 à Vélizy.

Les mobilisations ne touchent pour l’instant que des minorités, mais à chaque action l’accueil est bon. À Vélizy, mercredi 11 février, un barrage filtrant à l’entrée de la division TED (Thales Electronic Devices) a réuni plus d’une centaine de personnes, bien au-delà des militants syndicaux. Ceux qui attendaient patiemment dans leur voiture n’étaient pas spécialement pressés d’aller rejoindre l’atelier ou leur ordinateur.

Jeudi 12, il y a eu des rassemblements sur les différents sites et surtout un plus important, de près de 500 personnes, au siège de Thales à La Défense, pour apporter la pétition à la direction. Le lendemain, à Vélizy, le show du PDG Maisonnier, prévu devant des cadres commerciaux, a été perturbé par 120 travailleurs.

La direction pleure que les résultats de 2014 ne sont pas bons, qu’elle serait dans le rouge, mais Thales n’a quasiment pas connu de baisse de régime, même depuis 2008. Et puis, à sa manière, le nouveau PDG « non exécutif », Henri Proglio, montre l’exemple : alors que son salaire pour cette sinécure devait être de 140 000 euros par an, il réclame 400 000 euros. 180 % d’augmentation ! Cela aide à ne pas à être timide, à ne pas gober la propagande de la direction et à préparer la prochaine mobilisation prévue jeudi 19 février.