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Leur société
Pour Charlie à Paris, contre Charlie à Dakar
Macky Sall et Ibrahim Boubacar Keïta, les présidents du Sénégal et du Mali, ont participé aux côtés de Hollande à la marche de soutien aux journalistes de Charlie Hebdo assassinés par des islamistes fanatiques. Ils ont fait semblant de soutenir la liberté d’expression face à l’intolérance et à l’obscurantisme. Mais ce n’était que pure hypocrisie, pour figurer comme des « démocrates » et surtout pour faire de la lèche à leurs maîtres et protecteurs de l’ancienne puissance coloniale.
À leur retour dans leur capitale respective, ils n’ont pas tardé à remettre leur boubou à l’endroit, en soutenant les manifestations contre les caricatures du prophète Mahomet à l’appel des organisations musulmanes. Macky Sall a même dépêché son Premier ministre pour figurer parmi les manifestants qui ont brandi des pancartes du genre « Je ne suis pas Charlie » ou « Je suis Kouachi », du nom d’un des assassins des journalistes de l’hebdomadaire satirique. À Bamako aussi, des dignitaires du pouvoir ont défilé aux côtés des manifestants hostiles à Charlie Hebdo.
Ce que les dirigeants de Dakar et de Bamako ont montré, c’est qu’ils ne veulent surtout pas déplaire aux dignitaires religieux locaux, car ceux-ci ont une grande influence auprès de la population. Macky Sall n’hésite pas à interdire les manifestations des partis de l’opposition, mais il n’est pas question pour lui de froisser les grands marabouts de Touba et de Tivaouanne.