Michelin Saint-Doulchard : débrayages et manifestation, ça continue18/02/20152015Journal/medias/journalarticle/images/2015/02/michelin.jpg.420x236_q85_box-0%2C240%2C2560%2C1680_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Michelin Saint-Doulchard : débrayages et manifestation, ça continue

À l’usine Michelin de Saint-Doulchard près de Bourges, pendant la semaine du 9 au 13 février, les ouvriers ont poursuivi leurs débrayages quotidiens d’une heure en milieu de poste dans chaque équipe, revendiquant une augmentation mensuelle de 350 euros net par mois, l’embauche de tous les travailleurs en contrats précaires et le versement de leurs primes de fin de mission, ainsi que l’arrêt des pressions et des menaces de sanctions.
Illustration - débrayages et manifestation, ça continue

Ils ont agi notamment à l’appel de l’intersyndicale CGT-FO-SUD-CFTC (et non CFDT comme indiqué par erreur dans Lutte Ouvrière du 6 février dernier).

Le nombre de ceux qui participent aux débrayages s’est maintenu : environ 120 travailleurs sur les 250 en production.

Jeudi 12 février était une journée de débrayages dans toutes les usines du groupe en France, pour revendiquer des augmentations de salaire substantielles alors que Michelin propose un dérisoire 0,6 %.

À Saint-Doulchard, les grévistes des trois équipes se sont retrouvés à la porte principale de l’usine pour aller manifester devant la gare de Bourges, où ils ont reçu le renfort de délégations d’employés du Centre hospitalier, de l’hôpital Bellevue et de grévistes des services municipaux, ainsi que le soutien de retraités de Michelin et des unions syndicales locales CGT, FO, SUD et CFTC.

Devant 250 manifestants, les représentants des différents secteurs ont été vivement applaudis lorsqu’ils ont rappelé leurs revendications. L’exigence de l’embauche des travailleurs en situation précaire a été soulignée avec force, aussi bien pour les services municipaux qu’à Michelin.

Et, alors que le groupe Michelin vient d’annoncer à nouveau un bénéfice de plus d’un milliard en 2014, sensiblement égal à celui de 2013, et que les objectifs de productivité ont été largement dépassés, les grévistes de Michelin ont dénoncé, non seulement l’absence d’augmentation sérieuse des salaires, mais au contraire une perte nette de salaire pour les ouvriers qui va, entre 2013 et 2014, de 700 euros à plus de 800 euros sur le revenu annuel.

Quant à la participation aux bénéfices à redistribuer aux salariés, de 2012 à 2015, la provision faite par Michelin est passée de 39 millions à seulement 17 millions, soit plus de moitié moins en quatre ans.

Cela est d’autant plus révoltant que Michelin a récemment prévu de consacrer des dizaines de millions d’euros à racheter ses propres actions et les détruire, afin de faire monter leur cours et permettre aux actionnaires d’empocher encore plus, alors que depuis 2010 leurs dividendes ont déjà augmenté de 315 % !

Au lendemain de la manifestation du 12, le moral était au beau fixe et, dans chaque équipe, les grévistes ont voté la continuation des débrayages pour le lundi 16 février. Les liens de solidarité qui se sont créés entre travailleurs de toutes les équipes sont d’ores et déjà un acquis important pour faire face aux pressions et menaces de sanctions.

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