Dans la semaine du 2 au 6 février, les travailleurs des usines Legrand de Limoges ont débrayé et se sont rassemblés à plusieurs reprises pour protester contre ce que la direction a osé proposer comme augmentation de salaires : 0,1 % d’augmentation générale, assortie de 0,7 % de la masse salariale en augmentations individuelles, c’est-à-dire réparties à la tête du client. Cette misérable piécette jetée aux travailleurs est apparue comme une provocation.

À partir du lundi 9 février, ceux-ci ont débrayé deux heures par jour successivement par atelier et se sont relayés pour tenir, jour et nuit, un piquet de grève à l’entrée de l’usine de la zone de Magré, bloquant en partie les camions d’approvisionnement. À l’usine de Magré, environ trois cents ouvriers ont participé au mouvement.

Jeudi 12 février, près de cinq cents travailleurs ont manifesté au siège social, avenue de-Lattre-de-Tassigny, où les délégués étaient reçus par la direction. Celle-ci a annoncé qu’elle consentait à 1 % d’augmentation générale avec un talon minimum de 30 euros brut pour tous, mais avec 0,3 % pour les augmentations individuelles. Elle a annoncé aussi l’embauche de cinquante travailleurs précaires, sur les quatre-vingts demandés par les syndicats.

Les bénéfices de Legrand, entreprise du CAC 40, ont dépassé les 880 millions d’euros en 2014. La cote des actions a bondi de 22 % la même année, alors que l’indice moyen du CAC 40 est de 13 %. Les copieux dividendes distribués aux actionnaires sont encore en augmentation de 5 % cette année. Vraiment, Legrand peut payer !