La Cour des comptes vient de publier un rapport incitant le gouvernement à fermer treize nouvelles maternités. Celles-ci pratiquaient moins de 300 accouchements par an, le seuil fixé en 1998 pour déclencher la fermeture. Mais elles ont bénéficié de dérogations car elles sont situées dans des zones souvent éloignées de gros centres hospitaliers.

L'argument de la sécurité est invoqué, selon lequel trop peu d'accouchements dans une maternité augmenterait le risque d'erreur médicale. Un argument discutable. Ainsi à Die, dans la Drôme, la maternité, menacée de fermeture, ne pratique que 140 à 150 accouchements par an, sans qu'il y ait eu d'incident à déplorer. La fermer signifierait se rendre à Valence, à plus d'une heure et demie de route pour certains villages par beau temps, parfois le double en hiver, ce qui est aussi un facteur d'insécurité non négligeable.

D'autres maternités, comme celle de Montluçon, sont aussi sur la sellette, bien qu'elles dépassent largement le seuil de 300 accouchements par an. À Montluçon, la Cour des comptes pointe le sous-effectif d'anesthésistes et de gynécologues obstétriciens. Le manque de médecins y est criant, comme dans bien des régions. Il aurait fallu que l'État fasse en sorte qu'il y ait du personnel compétent, au lieu de réduire l'accueil du public.

Mais ce n'est pas cela que préconise la Cour des comptes. Elle se préoccupe en effet d'équilibre financier, et ces fermetures visent à faire des économies aux dépens de la santé publique.