Dans le gouvernement Tsipras, celui qui a le plus attiré l'attention de la presse, c'est le ministre des Finances, Yannis Varoufakis, présenté par une partie de la presse comme un furieux opposant aux plans de la Troïka. Professeur d'économie à l'université d'Austin au Texas, il a été conseiller, entre 2004 et 2006, de l'ex-Premier ministre Pasok Georges Papandréou, ce qui ne peut que convenir aux milieux d'affaires.

Le nouveau ministre de l'Économie Georges Stathakis, fils d'armateur crétois, professeur d'économie politique à l'université, très habitué à discuter avec les milieux d'affaires, de la City de Londres entre autres, est considéré comme un modéré.

Panos Kammenos, dirigeant du parti des Grecs indépendants (l'ANEL), a obtenu le poste de ministre de la Défense. Souverainiste et défenseur de l'intégrité nationale, il s'est affirmé catégoriquement hostile à ce qu'une ancienne république yougoslave ose porter le nom grec de Macédoine. Il se trouvera en bonne compagnie avec un état-major militaire réactionnaire et, pour une partie, proche des néo-nazis d'Aube Dorée.

Le courant de gauche de Syriza a obtenu, en la personne de son leader Panayiotis Lafazanis, le ministère de l'Environnement, de l'Énergie et de la « Reconstruction productive », un nom qui évoque celui du ministère Montebourg ....

Enfin le vice-Premier ministre, numéro deux du gouvernement, Yannis Dragasakis, est un ancien vice-ministre de l'Économie dans un gouvernement d'union nationale, regroupant pour quelques mois en 1989-90 la droite (Nouvelle Démocratie) le Pasok et Synaspismos, le groupe devenu plus tard le noyau fondateur de Syriza.