Les éboueurs des autres arrondissements ne sont pas en grève, car le nettoyage y a été attribué à des entreprises privées et non à MPM, la communauté urbaine de Marseille Provence Métropole.

Les salariés de MPM en grève demandent le recrutement de personnel, l'arrêt du harcèlement dont ils sont victimes et ils s'opposent à la mise en place d'une astreinte pour effectuer les éventuelles tournées supplémentaires car, travaillant déjà à flux tendu, ils ne peuvent pas les assurer.

« Il manque vingt-cinq agents de nettoyage, on a demandé le remplacement de dix », explique le secrétaire FO des territoriaux, ajoutant : « À cause du manque de ces agents, d'autres collègues ont été sanctionnés pour ne pas avoir effectué le travail des agents absents. » Il dénonce aussi « les 300 rappels à l'ordre [ injustifiés ] reçus par les agents de collecte en l'espace de quelques semaines », ainsi que l'installation de GPS dans les camions-bennes. Selon Guy Teissier, président (UMP) de MPM, le GPS serait destiné à localiser les agents en cas de panne ou d'agression, un argument pas très convaincant à l'heure du téléphone portable généralisé ; et puis, quand même, il n'y a pas si souvent des agressions de camions-bennes à Marseille ! Aussi les grévistes parlent-ils plutôt de flicage.

Ce qui est sûr, c'est que l'on se rend compte que ces travailleurs ramassent chaque jour 700 tonnes d'ordures et que, quand ils s'arrêtent, les ordures débordent sur les trottoirs et les rats sont à la fête.

Dernière heure : un accord entre le syndicat FO et la direction a été signé mardi soir qui donne en bonne partie satisfaction aux grévistes.

L'accord implique l'embauche de dix agents, soit des titulaires, provenant d'autres services, soit en contrats d'avenir. Il n'y aura pas de troisième tournée et un système d'astreinte permettra de faire face aux imprévus, ce que réclamaient les grévistes, et, ce qu'ils demandaient aussi, les rappels à l'ordre effectués sur la base des relevés GPS seront annulés. Les GPS ne seraient plus utilisés que « pour optimiser l'organisation des tournées ». Mais les jours de grève ne seront pas payés, soit à peu près 80 euros pour chacun.

Ainsi les grévistes ont obtenu en bonne partie satisfaction. Toujours est-il que les dirigeants de MPM seront sans doute plus prudents avant de jouer les gros durs vis-à-vis des éboueurs.