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- Lutte ouvrière n°2425
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Leur société
Syriza, idole du PC, du PG et des Verts
Syriza a en effet des chances de devenir le premier parti de Grèce aux élections législatives, dimanche 25 janvier, alors que ce parti réclame la renégociation de la dette et la fin de la politique d'austérité imposée à la population par le gouvernement de Samaras et la Troïka, c'est-à-dire le FMI, l'Union européenne et la Banque européenne.
Les orateurs ont tous dénoncé l'avidité des marchés financiers, pronostiqué la victoire de Syriza qui pourrait ouvrir une « brèche » et les portes du gouvernement à d'autres gauches, en Espagne avec Podemos, et pourquoi pas en France... avec eux. Autant dire que de Pierre Laurent, du Parti communiste, à Mélenchon, du Parti de gauche, en passant par l'écologiste et ex-ministre Cécile Duflot, les préoccupations électorales en France transparaissaient sous les envolées lyriques de soutien à Syriza, annexé comme le meilleur moyen de se donner une image de gauche radicale.
Pierre Laurent s'est dit « fier » de ce que son parti avait fait « aux côtés de Syriza pour faire grandir la gauche européenne ». Il a affirmé qu'il fallait « engager la réorganisation sociale et démocratique dans toute l'Europe » et égratigné Hollande au passage pour « cette chance qu'il a gâchée en 2012. »
Jean-Luc Mélenchon a pris pour cible la politique de Merkel et du gouvernement allemand, acharnés à faire payer les Grecs. Il a fait l'éloge de Tsipras, « traçant son chemin sans compromis et acceptant même une scission de son parti en refusant de s'allier au Pasok » le Parti socialiste grec qui gouverne avec la droite... suivez son regard du côté du PS français.
Quant à Cécile Duflot, il y a peu encore au gouvernement, elle a justifié sa présence à la tribune par sa volonté d'être, comme ses camarades écologistes grecs liés à Syriza, l'artisan d'une nouvelle politique, qui fasse « bouger les lignes » et en finisse avec les « politiques ankylosées ».
Tous ces soutiens du gouvernement Hollande devenus « critiques », ces ex-ministres de gouvernements de gauche présent ou passés espèrent d'une victoire de Syriza qu'elle contribuera, par ricochet, à leur redonner un peu de crédit. Et de tenter d'accrocher leur wagon au train de Tsipras pour pouvoir prétendre demain que son succès est un peu le leur.
On verra ce qu'il en sera du succès de Syriza. S'il vient au gouvernement, ce parti réformiste qui se veut radical pourrait se révéler tout aussi impuissant que ses prédécesseurs, faute de vouloir s'attaquer vraiment à la toute-puissance des capitalistes et des banquiers.
Mais quant à ceux qui voudraient être ses avatars français, c'est déjà tout vu : leur quête désespérée d'une énième mouture de l'Union de la gauche ne promet rien d'autre que la répétition des mêmes échecs.