Mobilisation des chauffeurs routiers : En lutte pour de meilleurs salaires21/01/20152015Journal/medias/journalnumero/images/2015/01/2425.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Mobilisation des chauffeurs routiers : En lutte pour de meilleurs salaires

L'ensemble des syndicats des chauffeurs routiers, à l'exception de la CFDT, ont appelé à une grève reconductible à partir du dimanche 18 janvier au soir. Il s'agit de protester « contre la smicardisation et la paupérisation » de leur métier et de demander une augmentation de pouvoir d'achat de 100 euros et un taux horaire minimum de 10 euros pour les salaires les plus bas, soit une revalorisation de 5 %. Ils demandent également la mise en place d'un treizième mois.

Des centaines de camions ont bloqué l'accès de sites industriels et logistiques et des opérations escargot ont été menées sur les axes routiers des grandes métropoles, Paris, Lyon, Bordeaux, Nantes ou Lille. Le succès de la mobilisation témoigne de la colère des travailleurs, dont les salaires sont gelés depuis près de trois ans. Un militant syndical interrogé expliquait : « 80 % de la profession est au smic, sans compter les heures sup. Les chauffeurs longue distance arrivent péniblement à 2 000 euros ou un peu plus, mais à quel prix : des semaines de 56 heures, 200 heures par mois ! »

Les syndicats ont lancé ce mouvement, alors que des négociations salariales sont engagées sans aucun résultat depuis le mois de décembre. Les représentants des organisations patronales ont déclaré que les revendications des grévistes étaient « hors de portée ». La principale d'entre elles, la Fédération nationale du transport routier (FNTR), qui regroupe les deux tiers des employeurs, s'est refusée, au nom de la préservation de la compétitivité, à aller au-delà d'une hausse de 1 à 2 %.

Pourtant, comme le soulignent les syndicats, les entreprises du secteur ont bénéficié de beaucoup de liquidités ces derniers temps. Grâce au crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi (CICE), elles ont touché 500 millions à 600 millions d'euros de cadeaux de l'État. En plus de cela, depuis plusieurs mois, elles profitent de la baisse du prix du gazole. Face à un journaliste qui l'interrogeait, le délégué général de la FNTR a cru bon de répondre que « ce ne serait pas une conquête sociale d'indexer les salaires sur les prix du carburant ». Sacrément culotté, de la part de quelqu'un qui s'emploie à imposer l'austérité salariale aux travailleurs, quelles que soient les circonstances.

Les travailleurs du transport routier ont bien raison de ne pas ajouter foi aux arguments patronaux et de se battre pour de véritables augmentations de salaire. Un exemple à suivre pour tous les travailleurs.

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