Maine-et-Loire : Grève dans les établissements exclus de l'éducation prioritaire21/01/20152015Journal/medias/journalnumero/images/2015/01/2425.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Enseignement

Maine-et-Loire : Grève dans les établissements exclus de l'éducation prioritaire

Jeudi 15 janvier, près de 250 enseignants ont fait grève en Maine-et-Loire. Ils protestaient contre l'exclusion de leur école du nouveau dispositif de l'éducation prioritaire.

Le gouvernement a décidé l'an dernier de refondre complètement la carte de l'éducation prioritaire, mais cette refonte doit se faire à moyens constants.

Dans le Maine-et-Loire, 31 écoles sur 61 sont exclues du dispositif, contre six qui y entrent. Trois collèges en sortent contre un qui y entre.

Dès la mi-novembre, l'annonce par le ministère de la liste des collèges retenus avait soulevé l'inquiétude. Plusieurs manifestations avaient alors eu lieu, mobilisant parents et enseignants. Ces premières protestations ont certainement inquiété l'inspecteur d'académie puisqu'il a attendu la veille des vacances de Noël pour annoncer la liste exhaustive des écoles retenues.

Dès la rentrée, les enseignants ont décidé de se mettre en grève le jeudi 15 janvier. Ils revendiquent que toutes les écoles jusqu'alors labellisées éducation prioritaire puissent le rester.

Le collège de Châteauneuf-sur-Sarthe et les seize écoles qui y sont rattachées sont situés en milieu rural, au nord du département. Beaucoup d'élèves sont en grande difficulté scolaire. Mais le ministère considère que les secteurs ruraux ne sont plus concernés par l'éducation prioritaire.

Belle-Beille est l'un des quartiers les plus pauvres d'Angers. Mais les écoles de ce quartier sont rattachées à un collège qui scolarise par ailleurs des communes de l'ouest d'Angers, considérées comme favorisées. Ce collège ne remplit pas les critères de l'éducation prioritaire et, de ce fait, les six écoles de Belle-Beille, jusque-là en REP, se trouvent exclues du nouveau dispositif. Il en va de même pour plusieurs écoles de Cholet et de Saumur.

Trélazé, ville ouvrière de la banlieue d'Angers particulièrement touchée par le chômage, est en ZEP depuis 1982. Depuis deux ans, un nouveau quartier a vu le jour, avec plusieurs centaines de logements. Une école y a été construite et bénéficiait depuis de l'étiquette ZEP. Mais en accord avec le député-maire PS, l'inspecteur d'académie a décidé de sortir cette école de l'éducation prioritaire sous prétexte de ne pas ternir l'image de ce nouveau quartier qui, pourtant, connaît les mêmes difficultés que le reste de la commune.

Au final, près de 250 enseignants ont fait grève sur le département le jeudi 15 janvier, essentiellement dans les écoles qui sortent de l'éducation prioritaire, sauf à Trélazé où près de 90 % des enseignants des neuf écoles ont fait grève pour imposer que la nouvelle école Aimé-Césaire reste en éducation prioritaire comme le reste de la commune. Les enseignants du collège de Châteauneuf-sur-Sarthe se sont eux aussi mis en grève.

Les grévistes de l'agglomération angevine se sont rassemblés devant le lycée où, ce jour-là, le recteur rencontrait les chefs d'établissement. Ils ont bien l'intention de ne pas en rester là, et plusieurs manifestations locales et départementales sont d'ores et déjà prévues.

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