Les voeux de Hollande : Union nationale pour étrangler les travailleurs21/01/20152015Journal/medias/journalnumero/images/2015/01/2425.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Les voeux de Hollande : Union nationale pour étrangler les travailleurs

Les discours de Hollande sur l'union nationale ne visent pas seulement à faire accepter les expéditions militaires françaises, la propagande nationaliste, tricolore et policière, le replâtrage de politiciens en mal de popularité. Ils sont aussi destinés à essayer de lier les mains des travailleurs devant les attaques patronales.

Ainsi, lors de ses voeux aux « forces vives », les représentants des patrons et ceux des confédérations syndicales de salariés rassemblés dans une même salle, Hollande a souhaité que tous se montrent « à la hauteur de ce qui s'est passé dans le pays ». Et d'ajouter : « Il y a des intérêts et des sensibilités différentes dans cette salle, mais la cause de la cohésion nationale nous rassemble tous. »

La cohésion nationale souhaitée par Hollande voudrait que les travailleurs acceptent tous les cadeaux passés au patronat et tous ceux qui sont en préparation : du plan Macron aux attaques contre la représentation des travailleurs, d'une nouvelle négociation sur les retraites à une énième discussion sur l'indemnisation du chômage. Hollande demande donc aux partenaires sociaux de se montrer responsables, de faire oeuvre de cohésion nationale et d'accepter toutes ces réformes.

La ficelle est grosse, car ces prétendues réformes sont le catalogue exact des demandes patronales pour réduire la part des travailleurs et augmenter les profits des actionnaires. Hollande demande donc en fait aux dirigeants des confédérations syndicales d'accepter sans mot dire toutes les exigences patronales, pour l'année qui vient et pour celles qui suivent. Et il compte, ou fait semblant de compter, sur l'émotion suscitée par les attentats pour faire passer la pilule auprès des premiers concernés, les travailleurs.

Les dirigeants syndicaux, qui se sont précipités dans l'union nationale au premier coup de sifflet, ne se sont pas placés dans la meilleure position pour refuser ce chantage. Si toutefois quelques-uns d'entre eux s'étaient même posé la question de riposter vraiment à la dégradation continue de la situation du monde du travail.

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