Discours sécuritaire : Une menace contre les travailleurs21/01/20152015Journal/medias/journalnumero/images/2015/01/2425.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Discours sécuritaire : Une menace contre les travailleurs

Depuis les attentats des 7 et 9 janvier, les politiciens de droite ou les membres du gouvernement rivalisent de déclarations et mouvements de menton autoritaires. Tous nous incitent à renoncer à une part de liberté, au nom d'une prétendue sécurité.

La droite est dans son rôle dans cette surenchère sécuritaire. Eric Ciotti, député UMP, veut qu'on « supprime les allocations familiales aux élèves qui ont refusé de respecter la minute de silence », car ils constituent « une menace pour la sécurité de la nation ». Mais la gauche n'est pas en reste. Malek Boutih, député PS, réclame la « mise sous tutelle de l'État » pour certains quartiers de banlieue. Il propose même que les gendarmes aillent chercher les élèves absentéistes !

Manuel Valls, après avoir déployé 10 500 militaires dans les rues, parle de « muscler les dispositifs déjà existants », d'étendre les possibilités légales d'écoutes téléphoniques et le contrôle de la police sur Internet. C'est-à-dire d'en rajouter encore à l'arsenal amplement fourni de lois sécuritaires. Or la quinzaine de lois votées depuis trente ans, l'application ininterrompue de Vigipirate depuis 1996, n'ont pas empêché les meurtres de Charlie Hebdo.

La raison de cette débauche de déclarations et de projets sécuritaires n'est pas seulement de faire face aux attentats terroristes. C'est aussi de donner à la population l'illusion d'une sécurité, tout en faisant des oeillades à l'électorat le plus réactionnaire. C'est aussi de l'habituer à une présence accrue de la police et à un recul des libertés.

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