ADP, c'est Aéroports de Paris, société anonyme cotée en Bourse, qui gère les aéroports d'Orly, Roissy-CDG et Le Bourget. De Romanet le PDG se vante de peser 10 milliards d'euros à la Bourse, il annonce partout des bénéfices records en augmentation de 14 %, grâce aux taxes prélévées sur les 92 millions de passagers qui sont passés en 2014 par les aéroports parisiens. Le travail que cela représente est fait avec toujours moins de salariés et avec toujours plus de précarité. Les directeurs se sont augmentés de 17 % ces trois dernières années, mais il faudrait accepter cette année encore le blocage des salaires, alors que le pouvoir d'achat ne cesse de baisser avec l'augmentation des prix, des loyers, des impôts et des taxes.

Au mois de décembre, la CGT avait sondé l'opinion des salariés en organisant une campagne de pétitions pour revendiquer une augmentation de 4,6 %, et avait recueilli 1 275 signatures en quelques jours. Elle avait ensuite déposé un préavis de grève pour le lundi 22 décembre après-midi, pour que se relancent les négociations avec la direction. Celle-ci n'avait pas changé de ton et la grève avait été très peu suivie.

Début janvier, les syndicats CGT, FO et CGC ont réussi à déposer chacun un préavis de grève pour le lundi 12 janvier après-midi. Quant au syndicat autonome l'UNSA/SAPAP, il a fait savoir dans un tract qu'il préférait « attendre de connaître les résultats de l'entreprise ».

Lundi 12 janvier, près de 10 % des salariés ont fait grève, soit 500 à 600 personnes sur les trois aéroports, et 200 grévistes se sont rendus aux rassemblements à Orly et à Roissy-CDG. En fouillant dans la mémoire des anciens, il semble que la dernière grande grève pour les salaires à ADP remonte à 1988.

Même si tout le monde ne parle pas de grève, tous sont choqués par le 0 % et tous pensent avec raison que la direction d'ADP peut largement augmenter les salaires.

Une heure d'information syndicale était prévue pour le 21 janvier, afin de voir les suites à donner à ce que les travailleurs des aéroports considèrent comme une véritable provocation.