Leroy-Somer, Emerson, Angoulême : Mobilisation pour les salaires07/01/20152015Journal/medias/journalnumero/images/2015/01/2423.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Leroy-Somer, Emerson, Angoulême : Mobilisation pour les salaires

Mercredi 17 décembre, quand la direction des usines Leroy-Somer-groupe Emerson, principal employeur de l'agglomération d'Angoulême avec plus de 2 000 personnes, a annoncé que les primes de participation et d'intéressement seraient nulles cette année, la colère des syndicalistes qui participaient à la réunion, appuyés par plusieurs dizaines de travailleurs à l'extérieur, a éclaté.

Au fil des années, ces primes fluctuent mais elles ont pu représenter parfois au moins un treizième mois. Or la direction se contentait de proposer une prime se montant à 20 % du salaire brut. Chacun sait que l'entreprise est bénéficiaire et un délégué CGT pouvait constater « quand les actionnaires continuent à prendre des millions, notre pouvoir d'achat a considérablement baissé. Des ouvriers ont perdu 4 000 euros par an depuis 2009 ».

Les cadres dirigeants ont dû fuir à travers champs, appelant un taxi pour échapper à l'exaspération des travailleurs... À l'initiative des délégués de la seule CGT, sur plusieurs sites, jeudi 18 décembre, la grève a été décidée. Des militants ont entrepris de bloquer les entrées de deux des usines en allumant des feux de palettes, organisant un piquet et se relayant de jour comme de nuit. À la fin de la semaine, il regroupait un nombre important de militants et de travailleurs.

Le but était de faire céder la direction en empêchant les camions d'entrer et surtout d'enlever des moteurs qui devaient être livrés incessamment à un fabricant d'ascenseurs. Dans le même temps, la CGT revendiquait un treizième mois fixe, pour garantir les rémunérations et une répartition égalitaire de la prime, soit 750 euros chacun. Elle a ajouté ensuite la revendication d'une augmentation des salaires.

La grève elle-même demeurait minoritaire. Mais la détermination des militants n'a pas faibli, même après la fermeture des usines prévue le 24 décembre. Les piquets et les feux ont été maintenus nuit et jour, y compris pendant les réveillons de Noël et du Nouvel-An, même s'ils étaient moins nombreux. De nombreux témoignages de sympathie se sont manifestés : visites, dons en argent et en nature, jusqu'à des coupes de cheveux gratuites...

Quant à la direction, non seulement elle n'a rien cédé, mais elle a envoyé les huissiers et saisi la justice : neuf responsables CGT ont été cités au tribunal qui a ordonné le démantèlement des obstacles, sans toutefois juger la grève illégale.

Samedi 3 janvier, alors que la réouverture des usines était prévue pour le lundi suivant, une centaine de militants et de travailleurs se sont réunis. Les responsables, après 20 jours de lutte, parlaient de poursuivre la mobilisation par un tract s'adressant à l'ensemble des travailleurs et par le maintien d'un piquet et d'un feu à Rabion, l'une des usines.

Mercredi 7 janvier, les négociations annuelles obligatoires (NAO) sur les salaires s'engagaient dans ce climat d'exaspération et de mobilisation...

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