Polyclinique de Limoges : Rendement ou qualité ?23/12/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2014/12/2421.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Polyclinique de Limoges : Rendement ou qualité ?

Depuis la constitution de la polyclinique de Limoges par fusion des trois anciennes cliniques (Colombier, Émailleurs, Chénieux), le personnel constate une dégradation des conditions dans lesquelles sont assurés les soins et les services. La nouvelle polyclinique est possédée à 40 % par le groupe Vedici, qui chaque jour montre que, pour lui, il s'agit de faire avant tout des affaires.

Le personnel des sites Émailleurs et Colombier s'est mis en colère et a décidé de débrayer mercredi matin 10 décembre, suivi d'ailleurs par certains salariés de Chénieux. La direction, qui a voulu s'expliquer devant un rassemblement de près de 200 personnes, a surtout dû entendre des infirmières, des aides-soignantes, des brancardiers dire qu'ils refusent les conditions dans lesquelles on voudrait les faire travailler. Une infirmière a interrompu brutalement le discours du directeur : « Non, Monsieur, nous ne produisons pas des soins, nous prodiguons des soins. »

Sommée de s'expliquer sur le million d'euros empoché au titre du CICE pour 2013, la direction prétend avoir réalisé la fusion sans casse et sans licenciement, mais elle n'a pas renouvelé une bonne partie des CDD et a externalisé toute l'activité des ASH à la Sodexo. Sur le terrain, cela se traduit par des suppressions de postes, compensées par de la polyvalence : brancardiers, auxiliaires de puériculture sont contraints par exemple d'entretenir les locaux, au détriment de leurs propres tâches.

La prétendue « harmonisation salariale » ne se fait pas par le haut mais par le biais d'un blocage des salaires pour les salariés qui avaient obtenu des améliorations par rapport à la convention collective. Mais ce qui révolte le plus le personnel, c'est qu'on leur demande plus de rendement que de qualité. Ils disent ne pas pouvoir apporter autant d'attention aux patients et craignent même que dans l'avenir leur sécurité soit mise en question.

Le lendemain du débrayage, des membres du personnel des trois sites se sont rencontrés sur celui des Émailleurs et, en accord avec les syndicats CGT et FO, une assemblée générale regroupant tous les sites (y compris un quatrième établissement de stérilisation) est prévue pour envisager comment continuer l'action.

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