Pour nombre de salariés, Noël signifie heures supplémentaires et cadences aggravées. Mais beaucoup aussi refusent de se laisser faire et ont su mettre à profit la période des fêtes pour se faire entendre.

Lundi 22 décembre, les salariés d'Amazon étaient appelés à la grève pour les salaires et les conditions de travail. Les « pickers », la plupart intérimaires, ceux qui vont chercher les articles dans les rayons des immenses entrepôts, ont des cadences imposées de 50 à 100 produits par heure. Pour ceux qui ne tiennent pas cette cadence, c'est la porte au bout. La direction d'Amazon prétend que la grève n'aura pas de conséquences pour ses profits, car elle a la possibilité, en cas de conflit, d'utiliser ses sites allemands. Oui, mais depuis le 15 décembre, de nombreux travailleurs d'Amazon en Allemagne sont eux aussi en grève...

Chez Easyjet, on a beau être plus près du ciel, on n'est pas plus proche du père Noël et, en plus des salaires et des conditions de travail low cost, la direction modifie au jour le jour les plannings, ce qui rend impossible toute vie familiale pour les hôtesses et les stewards. Eux aussi devaient donc fêter Noël par la grève.

Certains politiciens, journalistes et autres commentateurs auto-proclamés répètent que la lutte de classe n'existe pas ou qu'elle n'aurait pas lieu d'être. Mais des patrons comme ceux d'Amazon et d'Easyjet la mènent, cette lutte de classe.

Heureusement que les salariés savent se rebiffer.