Nigeria : Shell, empoisonneur et menteur23/12/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2014/12/2421.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Nigeria : Shell, empoisonneur et menteur

En 2008, deux oléoducs de Shell au Nigeria avaient subi une fuite massive. Le pétrole s'était répandu pendant plus de huit semaines, tuant toute la vie aquatique. Cette pollution avait mis gravement en danger la santé des 70 000 habitants de la ville de Bodo, dans le delta du Niger, l'eau contaminée contenant une substance hautement cancérigène. Elle a réduit à la misère des familles entières de pêcheurs et d'agriculteurs, les privant de leur principal moyen de subsistance.

Shell a toujours refusé de reconnaître ses responsabilités dans cette pollution. D'abord, il a tardé à venir réparer la fuite. Ensuite, il a refusé de nettoyer la région. Enfin, il n'a cessé de mentir, minimisant l'ampleur des déversements, estimés par lui à 1 640 barils de pétrole... et à plus de 100 000 barils par Amnesty International ! Shell a encore menti sur la cause des fuites, prétendant qu'elles étaient dues à des « actes de sabotage ». Mais l'enquête judiciaire vient de démontrer que les oléoducs de Shell étaient vieux et défectueux, et que la compagnie le savait parfaitement depuis des années.

Shell a été obligé de reconnaître officiellement qu'il avait menti. C'est une première, paraît-il. Sera-t-il condamné par les tribunaux anglais à verser des indemnités aux habitants de Bodo, dont il a brisé la vie ? Amnesty International réclame, à juste titre, que Shell « avoue, paye et nettoie ». Cela aussi serait une première !

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