Kazakhstan : Trois ans après le massacre des ouvriers du pétrole23/12/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2014/12/2421.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Kazakhstan : Trois ans après le massacre des ouvriers du pétrole

« Le Kazakhstan regorge de pétrole, de manganèse, de fer, de chrome ou de charbon », écrivait Le Monde, à l'occasion de la visite officielle de François Hollande dans ce vaste pays d'Asie centrale ex-soviétique, les 4 et 5 décembre. On se doutait bien qu'il n'y était pas allé seulement pour se faire photographier avec une chapka sur la tête, mais pour y faciliter les affaires de grands groupes français.

La retenue des médias et des diplomates leur interdisant de signaler si la toque en fourrure offerte au président français sentait le mouton, ils allaient encore moins rappeler que les contrats qu'il a signés sentaient le sang, celui des ouvriers du pétrole sur lesquels les autorités avaient fait tirer à Janaozen, les 16 et 17 décembre 2011. Ils manifestaient alors durant une grève qui réunissait des dizaines de milliers d'entre eux contre les compagnies pétrolières nationales et étrangères, pour obtenir des augmentations de salaire, l'amélioration de leurs conditions de travail et une convention collective.

Ces deux jours de décembre 2011, il y eut officiellement 15 morts. En fait, la police tua plus de 60 travailleurs et en blessa 400 autres. Elle arrêta 13 militants syndicalistes et ouvriers, que le régime fit condamner à des peines de trois à sept ans de prison.

Ces ouvriers qui défendent leurs droits, leurs revendications, dans les conditions dictatoriales de ce régime, sont les frères de classe des travailleurs d'ici. Contre eux, il y a les forces de répression du clan au pouvoir, celui du président kazakh Nazarbaïev, qui défend férocement ses propres intérêts et ceux de grands groupes internationaux, comme ceux que représente Hollande.

Partager