Syrie : L'aide alimentaire des réfugiés menacée10/12/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2014/12/2419.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Syrie : L'aide alimentaire des réfugiés menacée

Le Programme alimentaire mondial (PAM), qui est une agence de l'ONU, a annoncé début décembre qu'il manquait d'argent pour venir en aide aux 57,5 millions de personnes de par le monde qui dépendent de lui pour leur survie quotidienne.

Déjà, quelques mois auparavant, il avait baissé de moitié les rations alimentaires du demi-million de réfugiés au Kenya et de ceux qui fuient la guerre civile syrienne.

Depuis le début de la guerre civile en Syrie, en 2011, plus de 3 millions de personnes ont dû fuir leur domicile, devenant des déplacés à l'intérieur du pays ou bien des réfugiés dans les camps des pays limitrophes. Le PAM en aide 1,7 million à tout juste ne pas mourir de faim. Ainsi une famille de réfugiés syriens dans un camp au Liban, recevant 170 dollars de bons alimentaires du PAM par mois, ne peut se nourrir que deux semaines grâce à cette aide.

Le PAM ne peut fournir ces rations, si minimes soient-elles, que grâce au financement des États. Or celui-ci est si faible qu'il manquait 51 millions d'euros pour l'aide alimentaire destinée aux Syriens en décembre. Le PAM a même déclaré qu'il n'était pas sûr que l'aide puisse reprendre en 2015. Ce dramatique appel à l'aide lui a permis de récolter quelques dizaines de millions afin de continuer ses opérations. Tant mieux, mais cet épisode souligne l'abandon de ces populations.

Le gouvernement français, pour ne parler que de lui, n'a promis d'accueillir que 500 réfugiés syriens à titre humanitaire. C'est un nombre ridiculement bas, compte tenu des possibilités d'un pays développé. Mais de plus il a dépensé en opérations militaires hors des frontières, en 2014, vingt fois plus que la somme qui manquait au PAM pour finir l'année.

On mesure là le cynisme des grandes puissances impérialistes, qui se servent du drame de la population syrienne pour justifier leurs interventions militaires dans la région, mais qui en réalité sont complètement indifférentes à son sort.

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