Entre le vendredi 28 novembre et le lundi 1^er décembre, les équipes de nuit et de 2x8 ont tour à tour débrayé pendant une heure chacune, pour protester contre la non-embauche d'un intérimaire que la direction de Saint-Jean industries, à Ingrandes-sur-Vienne s'était pourtant engagée à embaucher, en remplacement d'un mécanicien de nuit décédé avant l'été.

Pour tous, la nécessité de cette embauche s'impose, indépendamment des fluctuations de production qu'invoque la direction pour la refuser à présent. À cela s'est ajouté le sentiment d'une injustice faite au travailleur intérimaire, dont la formation avait pourtant été programmée par la maîtrise.

Par-delà, c'est un mécontentement plus général qui s'est exprimé lors des débrayages. Depuis des mois, pour ne pas dire depuis la reprise de la fonderie ex-Montupet par Saint-Jean industries en 2012, les patrons exercent un chantage permanent : « Nous avons sauvé l'entreprise, ne venez pas tout gâcher en revendiquant pour vos salaires, vos droits, vos conditions de travail. » Cette politique patronale a trouvé l'oreille complaisante de certains syndicalistes, provoquant en retour l'irritation d'un nombre croissant de travailleurs.

Ceux de la fonderie Alu entendent d'autant moins relâcher la pression que l'incertitude règne pour l'avenir : la direction a en effet annoncé une production en baisse l'an prochain, tandis que le donneur d'ordres Renault n'a pris aucun engagement en ce qui concerne la poursuite des commandes de culasses après 2015.

Pour de nombreux fondeurs, outre la dénonciation d'une injustice, ce coup de colère est un avertissement à l'encontre de patrons qui veulent profiter de la situation pour accentuer l'exploitation.