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- Lutte ouvrière n°2419
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Dans les entreprises
Nos lecteurs écrivent : formation bidon et pénalisante
J'ai suivi une formation restauration-hôtellerie de quatre mois à Calais, en touchant 650 euros mensuels, c'est-à-dire peu, mais plus que mes 477 euros de l'ASS. J'espérais aussi retrouver un travail dans ma branche car, auparavant, j'avais été femme de chambre.
Me voilà à plus de 50 ans redevenue écolière, avec des horaires lourds, 8 heures par jour toute la semaine, et des exercices le soir à la maison. Ma motivation a vite été douchée : on ne m'affecte pas en hôtellerie mais en restauration, avec surtout des cours théoriques sur la cuisine gastronomique. Pour la pratique, nous avons un petit local avec un four ridicule, un congélateur en panne, pas d'évacuation d'eau au sol, et des denrées fournies au compte-gouttes, le tout dans des odeurs nauséabondes.
Les trois stages (non rémunérés) nécessaires pour valider cette formation, c'est dans des hôtels que j'ai réussi à les trouver. J'avais passé des heures à apprendre les différents cépages de vins ou à découper avec art une orange devant un client et, en guise d'application, je me retrouve à faire le ménage des chambres à une cadence infernale. Pour l'hôtel, c'était tout bénéfice : du travail gratuit.
Finalement, il n'y a pas eu d'embauche à la clé... et Pôle emploi me verse maintenant moins que mes 477 euros d'origine... parce que j'ai suivi une formation !
L'argent public ainsi dispensé est vraiment jeté par les fenêtres... sauf qu'il sert au gouvernement à baisser artificiellement les chiffres du chômage, les stagiaires n'étant plus comptabilisés comme chômeurs !