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États-Unis : La bourgeoisie a la police qu'elle mérite
Cet été, Eric Garner, un quadragénaire noir père de six enfants, a été arrêté si brutalement à New York par plusieurs policiers blancs, pour vente de cigarettes à la sauvette, qu'il est mort étranglé. Ses derniers mots ont été : « Je ne peux pas respirer. » Début décembre, on a appris qu'encore une fois aucun des policiers n'a été ne serait-ce qu'inculpé.
Des manifestations de protestation ont lieu depuis, à New York et dans beaucoup d'autres villes. Obama s'est alors cru obligé d'intervenir publiquement en demandant aux manifestants de garder leur calme face à cette vague de crimes racistes commis par la police. Il n'appelle pas celle-ci à se calmer, mais ceux qui protestent en criant : « Je ne peux pas respirer » dans cette société raciste.
Obama demande de patienter, en expliquant aux manifestants que la société américaine mettra longtemps à sortir de l'ornière raciste. Pendant ce temps, des Noirs meurent sous les coups de la police, y compris un enfant de 12 ans qui ne faisait que jouer avec un pistolet en plastique, de jeunes hommes et même un père de famille, pour ne citer que des affaires récentes.
L'appareil d'État américain s'est construit pour garantir la propriété des possédants, mais aussi des injustices d'un autre âge, comme l'esclavage et la ségrégation. Il en garde une tradition d'hostilité envers les Noirs, d'autant plus qu'en général ceux-ci sont aussi les plus pauvres. Quant à la bourgeoisie américaine, elle a trop besoin de cet appareil d'État pour être capable de le réformer. C'est sur lui qu'elle compte pour protéger ses capitaux et son droit d'exploiter des millions d'hommes. Alors, elle prend son appareil d'État tel qu'il est, avec son racisme et sa brutalité éhontés. Des autorités judiciaires aux autorités politiques jusqu'au président, même s'il est Noir lui-même, tous couvrent les policiers racistes et leur assurent une impunité révoltante. Pour servir un ordre injuste, on n'a pas le choix de ses serviteurs.