Depuis plusieurs semaines, un peu partout dans la région Nord - Pas-de-Calais, de nombreux parents, instituteurs et professeurs de collèges, soutenus par des élus, se mobilisent contre les mesures du rectorat et du ministère qui prévoient l'exclusion du Réseau d'éducation prioritaire (REP) de onze collèges et des écoles primaires associées. Près de Tourcoing à Comines, près de Calais à Guînes, à Rouvroy ou Calonne-Ricouart dans le bassin minier, de nombreuses manifestations ont eu lieu, des opérations écoles et collèges morts, des visites au rectorat, des pétitions largement signées.

Le 3 décembre, à Lille, ils étaient quelques centaines à manifester ensemble. « Touche pas à mon réseau scolaire ! » était le slogan unificateur.

Les collèges et écoles de ces villes sont en REP depuis que le chômage et la pauvreté s'accroissent. Il faut mettre des lunettes déformantes et hypocrites pour voir une amélioration dans ces villes sinistrées par le chômage, où les magasins du centre-ville sont fermés pour la plupart depuis longtemps, où les cités se dégradent. Les critères décidés par le rectorat pour le classement en REP - seuil d'élèves de familles défavorisées, nombre d'élèves boursiers ou en retard scolaire - sont non seulement sujets à caution mais ne s'appliquent qu'au collège : les écoles associées, elles, n'entrent pas en ligne de compte.

Le recteur de l'académie du Nord - Pas-de-Calais, avec beaucoup de mépris, dit « ne pas comprendre que l'on puisse avoir comme objectif de rester en REP » ! Comme si c'était un objectif ! Il s'agit seulement de « garder des conditions de travail acceptables », comme le dit un enseignant.