Contrats de travail : Le patronat à l'offensive10/12/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2014/12/2419.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Contrats de travail : Le patronat à l'offensive

Au cours du deuxième trimestre de l'année en cours, plus de huit embauches sur dix se sont faites en CDD. Ces contrats précaires sont en train de devenir la norme pour les travailleurs à la recherche d'un emploi, moins d'un dixième d'entre eux parvenant à décrocher un CDI. Et les patrons ne se contentent pas de proposer des contrats courts. Leur durée moyenne s'est encore réduite, désormais inférieure à dix jours. Un quart des CDD ne dépassent même plus deux jours. Les chômeurs qui retrouvent un emploi doivent empiler les contrats pour parvenir à boucler leurs fins de mois.

En juillet 2013, pour faire passer l'ANI, la loi qui permet aux patrons de baisser les salaires et de muter de force les salariés, le gouvernement avait mis en avant une légère hausse des taxes sur les contrats en CDD de moins de trois mois, censée dissuader les employeurs d'y avoir recours. Mais, d'après l'Urssaf, les patrons ne les payent même pas et cela n'a en rien empêché la multiplication des CDD.

L'objectif du patronat n'est pas seulement d'imposer aux chômeurs d'accepter de travailler pour un salaire plus faible et des contrats sans lendemain. Les employeurs voudraient généraliser la précarité à l'ensemble du monde du travail. Leurs porte-parole au Medef et au gouvernement se sont lancés dans une campagne contre le CDI, accusé d'empêcher les patrons d'embaucher, et d'être responsable de la précarité des autres travailleurs. Mais c'est bien le patronat aujourd'hui qui impose à tous des contrats courts pour couvrir l'ensemble des postes de travail disponibles, même permanents.

La bourgeoisie voudrait profiter de la crise pour faire régresser les conditions de vie de l'ensemble du monde du travail en imposant l'insécurité de l'emploi à tous, pour rendre chacun corvéable à merci. Il revient aux salariés, par une réaction collective, d'imposer au patronat la transformation des contrats précaires en véritables embauches à durée indéterminée.

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