Collège Janson-de-Sailly, Paris : Les enseignants mobilisés contre les économies néfastes10/12/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2014/12/2419.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans l'enseignement

Collège Janson-de-Sailly, Paris : Les enseignants mobilisés contre les économies néfastes

Une banderole de grève sur les grilles du plus prestigieux lycée-collège du plus riche arrondissement de Paris, c'est insolite. Et pourtant le collège Janson-de-Sailly, situé dans les beaux quartiers du seizième arrondissement parisien, accueille dans une énorme cité scolaire 940 élèves et 70 enseignants environ, y compris des contractuels et non-titulaires. Les conditions d'enseignement seraient plutôt favorables, si ce n'était les classes chargées de 30 élèves, et même jusqu'à 33 en classe de troisième, et la vétusté des locaux.

Un projet de rapprochement avec le collège Delacroix, éloigné de 500 mètres, est prévu. C'est une vieille idée de la mairie UMP de l'arrondissement qui rejoint opportunément la recherche d'économies engagée par le ministère de l'Education nationale. Le projet aboutirait à créer un établissement mastodonte de 1 500 élèves, regroupant les classes de sixième et de cinquième au collège Delacroix et celles de quatrième et troisième à Janson. Le but, à terme, serait d'économiser des postes, et donc du budget, tant au sein de l'équipe administrative que des professeurs, notamment en latin, italien, allemand, etc., puisque les moyens seraient mutualisés, ainsi que le présente l'administration. Les conditions d'accueil des collégiens et de travail du personnel en seraient inévitablement détériorées.

À aucun moment l'avis des enseignants n'a été pris en compte. Ils sont pourtant majoritaires à penser que le projet est un non-sens pédagogique : une centaine de professeurs se déplaçant d'un site à l'autre, le travail d'équipe et la coordination rendus bien plus difficiles, les problèmes matériels accrus, les liens tissés au fil des années dans chaque collège rompus. Et ils le montrent : l'équipe éducative a d'ores et déjà écrit aux parents, fait un tract et une pétition. Elle a été reçue au rectorat et des rendez-vous sont pris à la région et à la mairie de Paris. Un débrayage puis une grève d'une journée ont été très suivis. Des liens avec le personnel du collège Delacroix se renforcent et, le 11 décembre, une journée de grève, commune aux deux collèges, est prévue.

L'espoir que le projet soit enterré est bien vivant, la lutte est dynamique, chaleureuse. Quelle qu'en soit l'issue, tous les participants sont contents d'avoir relevé la tête et contesté, dans l'ambiance feutrée du Paris bourgeois, la politique néfaste des pouvoirs publics.

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