Collège Gabriel-Péri Aubervilliers : La mobilisation a payé10/12/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2014/12/2419.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans l'enseignement

Collège Gabriel-Péri Aubervilliers : La mobilisation a payé

Depuis la rentrée, Nassim, Algérien et surveillant depuis l'an dernier au collège Gabriel-Péri à Aubervilliers, demandait un nouveau titre de séjour pour pouvoir rester dans le pays et continuer à y travailler à plein temps.

Les autorités lui ont imposé des tracasseries administratives, l'empêchant un jour d'être payé, un autre de travailler, et pour finir de travailler à temps plein. Et surtout, pour travailler à plein temps au collège, il lui fallait un titre de séjour salarié, auquel légalement il n'avait pas droit.

D'un côté, un contrat de travail attendait Nassim, il bénéficiait du soutien unanime de toute l'équipe éducative, de la direction aux enseignants en passant par les surveillants, ainsi que des parents et de leurs enfants et des élus d'Aubervilliers ; et de l'autre, la loi prévoyait qu'il rentre en Algérie !

À l'issue de nombreuses démarches, Nassim a eu droit fin octobre à un récépissé ne l'autorisant à travailler qu'à mi-temps et ne garantissant pas qu'il obtienne le titre de séjour salarié. Il aurait donc dû survivre avec 600 euros par mois, pendant qu'un demi-poste de surveillant restait vacant au collège, où chacun se demandait si Nassim n'allait pas être expulsé du pays fin février.

Apprenant que le dossier de Nassim ne remplissait pas toutes les conditions et scandalisés par cette mauvaise nouvelle, la totalité des surveillants et plus de la moitié des enseignants se sont mis en grève une première fois. Ils sont allés réclamer à 25, en chantant « Un titre de séjour, tout de suite », auprès de la Direction régionale du travail et de l'emploi qu'elle transmette le dossier à la préfecture avec un avis favorable. Et, ayant obtenu la garantie, ils ont décidé de se remettre en grève le mercredi suivant 3 décembre, pour mettre la pression.

La semaine suivante, armés de sifflets, ils ont donc exigé le titre de séjour directement à la préfecture. La police leur a d'abord interdit d'entrer, en prétendant que personne ne pouvait les recevoir... et qu'il suffirait d'attendre le titre de séjour qui devait arriver dans un mois. Une demi-heure plus tard, Nassim était pourtant reçu, accompagné d'un autre gréviste. Ils sont ressortis avec l'assurance que le préfet avait donné l'ordre de délivrance du titre de séjour salarié, et surtout avec un nouveau récépissé autorisant enfin Nassim à travailler à temps plein !

La mobilisation a donc permis que ce collègue touche un salaire complet et qu'il soit régularisé au moins pour les mois à venir.

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