La Bourse américaine de Wall Street a été le théâtre, le 17 novembre, de deux opérations de fusion-acquisition géantes pour un montant de 100 milliards de dollars. Cette fortune a été mobilisée, non pas pour créer des richesses, mais uniquement pour en modifier la répartition entre capitalistes, avec à la clé de très probables suppressions d'emplois sous prétexte de « doublons ».

Jusqu'à présent, l'année 2014 a vu s'échanger à Wall Street des capitaux pour une valeur de 3 000 milliards de dollars, rien qu'en fusions-acquisitions. Cette somme est en hausse de 50 % sur un an. Si les financiers disposent ou peuvent emprunter de telles masses d'argent pour se lancer dans des opérations qui ne visent qu'à concentrer le capital, c'est que ce flot de liquidités ne parvient pas à s'investir dans des investissements productifs. Il alimente en fait des bulles spéculatives qui se traduisent, entre autres, par cette frénésie de fusions-acquisitions.

Cela fait prendre des risques considérables à l'économie mondiale car, en cas d'éclatement, ces bulles peuvent déboucher sur un krach, avec bien des conséquences négatives pour les populations, à qui est alors présentée une note dont elles ne sont nullement responsables. Mais qu'importe aux spéculateurs si pour l'instant ils peuvent réaliser des bénéfices.

Ces sommes astronomiques peuvent être comparées aux 10 milliards de dollars que les États les plus riches, présents au récent G20, promettent de mobiliser pour alimenter le Fonds vert des Nations unies en présentant leur geste comme un exploit.

Peut-on en déduire que les milliardaires s'enrichissent comme jamais au beau milieu de la crise ? Ou bien que le G20 se moque du monde en prétendant combattre sérieusement le changement climatique ? Les deux bien évidemment !