Cinq grands chefs de restaurants ont lancé un manifeste pour « refuser la banalisation des petites violences ordinaires à tendance bizutage » subies par les commis de cuisine, des jeunes qui apprennent le métier et occupent l'échelon le plus bas dans la hiérarchie des cuisiniers.

Les exemples -- tirés de leur expérience personnelle ou de témoignages récents -- sont éloquents. Ils évoquent les grandes claques, les coups de pieds ou d'ustensiles, et même un cas de brûlures infligées volontairement. Ils dénoncent aussi les humiliations fréquentes infligées pour la moindre erreur, et que beaucoup de commis acceptent sans riposter de peur de se faire rejeter par le petit milieu des cuisiniers des grands restaurants.

Atabula, le site Inter­net consacré à la gastronomie qui a relayé cet appel, a depuis reçu de nombreux mails pour le remercier d'avoir levé le tabou, ce qui montre qu'il s'agit bien d'une « violence récurrente », comme l'affirment les cinq chefs dans leur manifeste.

Les responsables du secteur de la restauration ont l'habitude de se plaindre de leurs difficultés à trouver la main-d'oeuvre dont ils ont besoin. Quand on sait en quoi consiste le métier de commis dans une cuisine de restaurant : corvée de pluche, de vaisselle, entretien des cuisines, travail debout, horaires décalés et travail fréquent le dimanche, sans compter les brimades... et tout cela pour le smic, rien d'étonnant à ce que les vocations se fassent rares !