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Leur société
Emploi des handicapés : Un scandale
Ouvrant lundi 17 novembre la Semaine pour l'emploi des handicapés, les associations ont rappelé la situation dramatique faite par le patronat et l'État aux plus fragiles des travailleurs.
À la fin 2013, il y avait 413 000 personnes handicapées sans emploi. Leur taux de chômage a doublé en six ans pour atteindre 22 %. Un demandeur d'emploi handicapé sur deux est un chômeur de longue durée. Alors que bien des travailleurs valides ne sont pas embauchés sous prétexte qu'ils sont un peu trop lents, quel espoir peuvent avoir les handicapés ? Même quand le handicap résulte d'un accident du travail, il faut se battre pour conserver son emploi et avoir un poste adapté.
Les entreprises de plus de vingt salariés sont censées employer 6 % de personnes handicapées sous peine de pénalités financières, mais elles n'en emploient que 3 %. Avec 4,5 % de handicapés dans la Fonction publique, l'État lui-même ne respecte pas sa propre loi. Ce n'est pas là sa seule responsabilité. 29 % des demandeurs d'emplois handicapés ont un niveau inférieur au CAP, ce qui en fait des victimes toutes désignées pour le chômage. Dès l'école, leur formation a été compromise faute de personnel et de crédits pour les aider. Et même à l'âge adulte cela continue. Le président de l'Association nationale pour la formation professionnelle des adultes (Afpa) dénonce le fait que « le système de formation professionnelle est en train d'exclure les handicapés. En trois ans, l'accès a été divisé par deux ».
Le budget 2015 aggrave encore la situation. 29 millions d'euros sont ponctionnés dans le budget de l'association qui gère l'aide à l'insertion des handicapés dans le privé, et 29 autres sont pris dans la caisse de l'organisme jouant le même rôle dans la Fonction publique. « Un racket budgétaire » dénonce l'Association des paralysés de France. Par ailleurs, seuls 500 postes supplémentaires seront financés dans les entreprises adaptées, anciennement nommées ateliers protégés, qui doivent employer 80 % de travailleurs handicapés, alors que le gouvernement en avait promis 1 000 pour compenser le fait qu'il n'y en avait eu aucun en 2014.
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