Affaire Dassault : Les bons comptes ne font pas les bons amis19/11/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2014/11/lutte_ouvriere_2416.jpg.445x577_q85_box-0%2C130%2C1712%2C2350_crop_detail.jpg

Leur société

Affaire Dassault : Les bons comptes ne font pas les bons amis

Gérard Limat, le comptable suisse de Serge Dassault, a reconnu devant les policiers de l'office anti-corruption qu'il avait remis à l'ancien maire UMP de Corbeil-Essonnes 53 millions d'euros en liquide, entre 1995 et 2012.

Le comptable approvisionnait en fonds une société genevoise, Cofinor, via des établissements financiers en Suisse et au Lichtenstein. À la demande de Dassault, il se faisait livrer des petits paquets de grosses liasses de billets de 100 euros qu'il allait déposer dans le bureau de son patron et ami. Le tout dans la plus parfaite discrétion de la part de cette société qui garantissait « des opérations ordonnées oralement et sans confirmation écrite », et de la part de Limat lui-même qui disait ignorer la destination de ces fonds. Pour Limat ces fonds n'étaient pas si énormes, vu le standing de Dassault.

L'ennui, c'est que les lois suisses anti-blanchiment sont devenues plus pesantes et les banques plus méfiantes, que Dassault est accusé d'avoir acheté des voix lors de plusieurs élections, à un moment où justement, entre 2008 et 2012, le fidèle comptable lui a remis près de 7,5 millions d'euros en liquide. Et, plus ennuyeux encore, il a aussi fait pour 4,2 millions d'euros de virements entre autres à des habitants de Corbeil, dont des acheteurs de voix présumés. Limat a beau protester qu'il croyait faire des versements à des oeuvres caritatives, il se retrouve mis en examen pour « complicité de financement illégal de campagne électorale et d'achat de votes » ainsi que de « blanchiment ».

La vie est bien ingrate quand on est « l'ami » de Dassault. Si cela peut le consoler, il n'est pas dit qu'il le reste longtemps après des aveux qui sapent un peu plus le terrain sous les pieds de l'ex-maire et toujours sénateur.

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