Verreries de Masnières (Nord) : Chantage patronal05/11/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2014/11/2414.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Verreries de Masnières (Nord) : Chantage patronal

Les Verreries de Masnières, une usine située près de Cambrai qui emploie 500 personnes, ont été placées en redressement judiciaire avec une période d'observation de six mois par le tribunal de commerce de Douai le 15 octobre, une nouvelle audience devant avoir lieu courant décembre.

Au début de l'année, cette usine a été rachetée par le groupe autrichien Stölzle à l'ancien patron du groupe italien Bormioli. La condition était la signature d'un accord de compétitivité devant imposer, entre autres, le gel des salaires pendant trois ans et une augmentation du temps de travail. Le nouveau patron prétendait garantir l'emploi pendant trois ans, promettant 30 millions d'euros d'investissement. En débrayant durant plusieurs semaines, les ouvriers ont montré qu'ils n'étaient pas dupes, même s'ils n'ont pas réussi à faire reculer le patron.

La direction a justifié la mise en redressement judiciaire par la baisse de la demande, de la qualité des produits et de la productivité. Elle a proposé de rediscuter d'un second accord de compétitivité courant novembre, sans même avoir fait semblant de tenir les promesses du premier !

Le chantage s'exerce sur tous les travailleurs, mais plus encore sur les travailleurs précaires. Ainsi des ouvriers en CDD de six mois qui auraient déjà dû signer un CDI cet été n'ont vu leur contrat renouvelé que de trois mois, jusqu'au 31 octobre, sous prétexte que la CGT de l'usine ne voulait pas rediscuter l'accord de compétitivité. Finalement, onze CDD ont été embauchés en CDI, ainsi qu'un intérimaire.

Le groupe Stölze n'est pas une petite entreprise, mais un groupe employant 2 000 salariés, qui possède des usines de production dans cinq sites en Europe. Les Verreries de Masnières sont spécialisées dans la production de flacons pour la parfumerie de luxe, avec des clients comme LVMH, Yves Rocher ou L'Oréal, entreprises qui se portent très bien. Il n'y a aucune raison pour que les travailleurs fassent les frais de la soif de profit des actionnaires.

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