Groupe PSA : L'hémorragie des emplois05/11/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2014/11/2414.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Groupe PSA : L'hémorragie des emplois

PSA multiplie les annonces prouvant la volonté du groupe de continuer à supprimer, dans les années qui viennent, des milliers d'emplois.

Pourtant, il est fini le temps où PSA essayait de faire croire à sa situation financière catastrophique, avec des millions de « cash » brûlés chaque jour. À la veille du Salon de l'auto, un expert de la Bourse saluait dans la presse « PSA de retour dans la course », avec des ventes en croissance de 5,4 % sur les neuf premiers mois de l'année. D'ailleurs les boursicoteurs ne s'y trompent pas, et le titre PSA a gagné 400 % entre novembre 2012 et juillet 2014.

Indépendamment même des variations du marché, les profits des actionnaires de PSA augmentent mécaniquement, vu la saignée opérée depuis des années dans les effectifs du groupe. L'entreprise produit autant, sinon plus, qu'il y a dix ans, mais elle s'est débarrassée depuis 2002 de plus de 30 000 travailleurs : 27 473 ouvriers et plus de 2 500 techniciens en France. Les sites d'Asnières, de Melun, d'Aulnay-sous-Bois ont été fermés. Quant aux usines restantes, leur effectif a littéralement fondu ces dix dernières années. Mulhouse est passée de 13 900 travailleurs à 7 700, Rennes de 9 200 à 4 900, Sochaux de 18 600 à 11 700. La politique de PSA depuis le début des années 2000, c'est tout simplement un plan permanent de suppression d'emplois - à coups de plans de départs dits volontaires alors que les ouvriers sont poussés dehors, de non-remplacement des départs en retraite, auxquels il faut ajouter plus de 5 500 licenciements purs et simples en dix ans.

Les ouvriers qui n'ont pas été poussés à la porte sont soumis aujourd'hui à des cadences intenables, comme à l'usine de Poissy où, à la rentrée, la production est brutalement passée de 49 à 55 voitures à l'heure. L'accord de compétitivité signé l'an dernier par certains syndicats, et que la direction a osé appeler « nouveau contrat social », a encore aggravé les choses, avec la baisse importante des salaires et un recul des droits des travailleurs : diminution des temps de pause, remise en cause de la 4e semaine de congés payés...

Et ce n'est pas fini. Un nouveau plan baptisé Usine excellente - excellente pour les profits, naturellement - vient d'émerger des cerveaux de la direction. Au menu, ce que le patron appelle la « chasse aux surcapacités », en clair, de nouvelles fermetures de lignes de production. Les usines de Poissy et de Mulhouse vont voir fermer chacune une ligne de production. Et beaucoup d'anciens ouvriers d'Aulnay reclassés à Poissy se souviennent très bien que le passage en mono-flux, en 2008, a été le prélude à la fermeture de l'usine seulement quatre ans plus tard.

À PSA comme dans toutes les entreprises du pays, le patron mène une guerre à tous les travailleurs. Il faut se préparer à y répondre collectivement.

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