Biscuits LU, Château-Thierry : Les actionnaires, parasites jusqu'à tuer l'usine ?05/11/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2014/11/2414.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Biscuits LU, Château-Thierry : Les actionnaires, parasites jusqu'à tuer l'usine ?

À l'usine de biscuits LU de Château-Thierry, dans l'Aisne, la direction fait des économies sur tout. Elles ont représenté plus de 400 000 euros en 2013, que les travailleurs payent par une dégradation de leurs conditions de travail.

Quant à Mondelez International, le groupe fabriquant les biscuits Oreo, Cadbury, les chocolats Suchard et Milka, les gâteaux LU, il distribue toujours plus de dividendes aux actionnaires alors que les ventes baissent et qu'il restructure.

Cette usine employait en 1990 un millier de travailleurs. De plans de licenciements en plans sociaux, qui s'ajoutent aux départs en retraite, il en restera à peine cent à la fin de cette année. La direction réduit les effectifs en ne remplaçant pas les départs en retraite. Elle demande à tous les salariés d'être polyvalents pour s'adapter à différents types de production, tout en tenant la cadence. Elle pousse les travailleurs à prendre leurs jours de congés quand ça l'arrange et recourt aux intérimaires, pour un maximum de flexibilité. Aujourd'hui, ils représentent plus de 20 % des travailleurs en production.

Les responsables économisent aussi sur l'entretien des machines, d'abord en réduisant l'équipe qui s'en occupe. Les réparations n'ont quasiment jamais lieu et, avec le vieillissement du matériel, les pannes se multiplient, pouvant occasionner des arrêts de production de plusieurs heures. La solution qu'ont trouvée quelques chefs est de suggérer aux salariés de rester plus longtemps pour finir le travail.

La direction ne dit rien de ses projets à long terme sur l'usine, voire souffle le chaud et le froid sur une éventuelle fermeture, pour faire accepter toutes ses mesures.

Cette pression est d'autant plus intolérable que Mondelez International vient de verser trois milliards de dollars aux actionnaires : un milliard de dividendes en 2013, et le reste en leur rachetant des actions au premier semestre 2014. Au même moment, la dette du groupe est passée à plus de 19 milliards de dollars, pour un chiffre d'affaires de 35 milliards.

Pour enrichir ses actionnaires, les dirigeants de Mondelez International n'hésitent pas à endetter le groupe, quitte à fermer des usines ou à licencier davantage. Les travailleurs, eux, doivent défendre leurs salaires et leurs emplois, face à des gens qui se conduisent comme de véritables parasites, au détriment de l'ensemble de la collectivité.

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