Aides au patronat : Valls des milliards05/11/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2014/11/2414.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Aides au patronat : Valls des milliards

Le Premier ministre Manuel Valls réunissait mardi 4 novembre patronat et syndicats pour mettre en place un « comité de suivi des aides publiques aux entreprises » censé vérifier, comme l'a déclaré sans rire un dirigeant de la CFTC, que « l'argent donné aux entreprises produit réellement des effets positifs, notamment sur les créations d'emplois ».

Le gouvernement avait déjà mis en place, en 2013, un premier comité de suivi du crédit d'impôt compétitivité emploi, ce CICE qui devrait aboutir à 50 milliards d'aides au patronat d'ici 2017. Le commun des mortels ne s'en souvient pas, et pour cause, car il n'a servi à rien d'autre qu'à suivre l'augmentation exponentielle des aides au patronat. Le nouveau comité devra se pencher aussi sur le pacte de responsabilité, qui s'est entre-temps ajouté au CICE et prévoit 41 milliards d'euros de plus d'aides aux entreprises d'ici à 2017. Ce comité ne donnera les résultats de son enquête qu'en septembre 2015 et son rôle se résumera donc à tenter de justifier les milliards dépensés en aides au patronat.

Comme le montrent les déclarations des représentants du patronat à la veille de la réunion du 4 novembre, celui-ci ne s'engage à rien, même en paroles, tout en exigeant toujours plus d'aides. « Nous attendons de savoir quelle sera la mission exacte de ce comité. (...) J'espère que son objectif n'est pas de nous imposer des contreparties, notamment en termes de création d'emplois », a déclaré Jean-François Roubaud, président de la CGPME. Et le Medef de renchérir : « Le pacte de responsabilité est nécessaire mais pas suffisant, et il ne suffira pas à relancer une véritable dynamique de création d'emplois. »

Chaque année les patrons reçoivent jusqu'à 100 milliards d'euros de cadeaux de la part des collectivités territoriales et de l'État, sous de multiples formes, des milliards qui n'ont jamais servi à créer aucun emploi, comme le montrent les PSA, Renault, Sanofi et bien d'autres, qui licencient, mais continuent à les empocher.

Le gouvernement le sait parfaitement. Son cinéma ne trompe en tout cas pas les millions de chômeurs à qui ces milliards n'ont pas fourni d'emploi.

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