Valls et le contrat de travail unique : Intéressant pour les patrons29/10/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2014/10/une2413.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Valls et le contrat de travail unique : Intéressant pour les patrons

Manuel Valls a déclaré à l'Obs que le contrat de travail unique était une « idée intéressante ». Ce contrat, qui remplacerait à la fois le CDI et le CDD, mettrait fin selon lui aux « inégalités importantes entre, d'une part, des salariés très protégés en CDI et, d'autre part, des salariés très précaires en CDD et intérim ».

Laissons à Valls son appréciation sur les salariés en CDI « très protégés » : ceux de Gad, de PSA Aulnay et des dizaines de milliers d'autres sont là pour le démentir.

Sa solution, pour rétablir l'égalité, serait de niveler par le bas. Le contrat de travail unique faciliterait le licenciement des salariés que Valls trouve « très protégés ». Il est d'accord avec Tirole, le récent prix Nobel d'économie, pour qui le coût du licenciement serait responsable du chômage. Tirole réclame un contrat « facile à rompre et sécurisant » : sécurisant pour le travailleur, parce qu'en principe indéterminé, mais surtout facile à rompre par le patron.

C'est ce que Sarkozy avait proposé en 2007, ce que le Medef souhaite sous le nom de contrat de projet : un contrat pour une tâche précise, qui prend fin avec elle. Une fois le projet mené à bien, le contrat « indéterminé » s'achève, moyennant une indemnité. Ce n'est pas ce qui rassurera les agences immobilières et les banques pour la location ou l'achat d'un appartement.

Aujourd'hui, en France, 90 % des embauches se font en CDD. Le pays est classé huitième par l'OCDE pour la protection de l'emploi, loin derrière l'Allemagne, la Belgique ou les Pays-Bas. Et Valls fait campagne pour augmenter encore l'insécurité de l'emploi, pour que les patrons puissent licencier plus facilement ceux qui sont actuellement en CDI et pour obliger les chômeurs à accepter tout emploi « convenable » !

Bien sûr, Valls se défend de vouloir imposer ce contrat unique et renvoie aux négociations entre partenaires sociaux pour lui donner existence et contenu. Mais on connaît son objectif : faciliter les licenciements, pas les embauches.

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