Travailleurs « détachés » : Contrôle accru pour qui ?29/10/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2014/10/une2413.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Travailleurs « détachés » : Contrôle accru pour qui ?

Le ministre du Travail, François Rebsamen, annonce qu'il va renforcer les contrôles pour mettre fin aux abus que génère l'utilisation croissante de travailleurs « détachés » dans le BTP, mais aussi dans l'agroalimentaire et l'agriculture.

Ce statut permet aux patrons d'économiser sur les cotisations sociales en s'en acquittant dans des pays où elles sont moins élevées, alors que les 300 000 ouvriers « détachés » travaillent ici. Mais il ne s'agit pas pour le gouvernement de revenir sur cette escroquerie. Il veut seulement paraître lutter contre les margoulins qui en plus payent des salaires en dessous du smic, trichent sur les heures supplémentaires, logent leurs ouvriers étrangers dans des conditions indignes, etc.

Bien sûr, on pourrait se réjouir de la menace de contrôles accrus qui pourraient se traduire par 2 000 euros d'amende et même par une suspension des aides publiques pour les pires patrons. Mais les plus grosses entreprises du BTP, qui recourent à la sous-traitance dans le travail en se moquant pas mal des conditions dans lesquelles vivent et travaillent les ouvriers, ne seront certainement pas inquiétées. Les effectifs des inspecteurs du travail, en baisse, rendent cela peu probable.

Par contre l'idée d'imposer une « carte d'identité professionnelle » à tous les salariés du bâtiment est inquiétante pour ces travailleurs. Beaucoup n'ont pas la nationalité française et on connaît la facilité avec laquelle ce gouvernement use de la démagogie xénophobe et se complait à expulser plus de sans-papiers que ses prédécesseurs de droite.

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