Mestrallet : Un retraité heureux29/10/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2014/10/une2413.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Mestrallet : Un retraité heureux

L'annonce du montant de la retraite chapeau du PDG de GDF Suez fait désordre et a provoqué un début de polémique. Alors que le groupe annonce un plan d'économies de 4,5 milliards d'euros qui va se traduire par de nouvelles suppressions de postes, Le Canard enchaîné a révélé que son actuel PDG, Gérard Mestrallet, touchera tous les ans la coquette somme de 831 641 euros, en plus de sa retraite de 922 000 euros par an.

La société a dû provisionner 103,3 millions d'euros pour assurer les retraites complémentaires de vingt membres du comité exécutif de GDF Suez, dont 21 millions pour son seul PDG. Certes, ces 831 641 euros par an représentent moins que les trois millions d'euros que touche ce PDG en exercice, une rémunération qui a dû lui permettre de se constituer un bas de laine moelleux pour ses vieux jours. Mais les actionnaires reconnaissants ne l'entendent pas ainsi. Récusant le terme de retraite chapeau, ils voient là une simple retraite complémentaire, pour un cadre qui a été trente ans au service de l'entreprise. Ils n'ont pas le même souci pour les centaines de salariés qu'ils ont exploités bien plus longtemps et dont les retraites fondent aujourd'hui comme neige au soleil.

Le ministre de l'Économie, Emmanuel Macron, légèrement embarrassé, s'est senti obligé de publier un communiqué pour regretter le montant de ce cadeau et demander à Gérard Mestrallet d'en « tirer toutes les conséquences ». Cette invitation à la modération n'a rien de bien vindicatif ni de bien contraignant. L'État, qui est le plus gros actionnaire de l'entreprise, aurait pourtant les moyens d'imposer autre chose.

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