Maroc : Peines aggravées pour des militants29/10/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2014/10/une2413.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans le monde

Maroc : Peines aggravées pour des militants

Le pouvoir marocain continue à réprimer ceux qui le contestent. Deux procès en appel ont eu lieu ces derniers jours au cours desquels les peines de militants déjà condamnés ont été alourdies.

Le procès en appel de neuf « diplômés chômeurs », emprisonnés depuis avril dernier pour « obstruction à la circulation de train » lors d'une manifestation dans la ville de Salé, s'est terminé par une aggravation de leurs peines, celles-ci passant d'un an à seize mois de prison ferme. Les « diplômés chômeurs » manifestent régulièrement, depuis des années pour que le pouvoir crée des emplois en nombre suffisant dans la fonction publique. En 2011, lors du « printemps arabe », d'importantes manifestations avaient poussé le gouvernement à promettre une solution, promesse oubliée dès que la pression des protestaires avait diminué.

L'autre procès concernait Wafaa Charaf, militante du Mouvement du 20 février, qui avait entre autres manifesté pour les droits des ouvriers des usines de Tanger. Elle avait été arrêtée en juillet dernier, après avoir porté plainte contre des policiers qui l'avaient enlevée et maltraitée à la suite d'une manifestation. Un premier procès, largement médiatisé, avait débouché sur une condamnation à un an de prison ferme et 60 000 dirhams d'amende (plus de 5 000 euros) pour « allégation mensongère de torture », motif de condamnation fréquemment utilisé contre des manifestants. Son procès en appel vient de se conclure par un an d'emprisonnement supplémentaire. Au passage, un autre militant du M20, Boubker Khamlichi, a été condamné à un an de prison avec sursis alors qu'à l'issue du premier procès, il avait été relaxé.

Le pouvoir royal s'en prend à tous ceux qui revendiquent des libertés et des droits et en particulier parmi les travailleurs. Mais les intimidations et les emprisonnements n'arrêtent pas la contestation.

Malika Farès

Un appel à un rassemblement de solidarité a été lancé pour le 1er novembre à 15 h devant l'ambassade du Maroc à Paris, 5, rue Le Tassé, métro Trocadéro.

Partager