Industeel, Châteauneuf (Loire) : Le patron condamné après un accident mortel29/10/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2014/10/une2413.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Dans les entreprises

Industeel, Châteauneuf (Loire) : Le patron condamné après un accident mortel

Mercredi 22 octobre, le tribunal correctionnel de Saint-Étienne a reconnu la responsabilité d'Industeel, une filiale d'ArcelorMittal, dans un accident mortel survenu le 2 avril 2012 dans son atelier de Châteauneuf, dans la Loire.

L'ouvrier intérimaire, âgé de 31 ans, avait été blessé au thorax et au bras alors qu'il travaillait avec des collègues sur une presse de 12 000 tonnes. Il était mort sur le coup.

Pour dénoncer les lenteurs de la justice, la famille de la victime, des amis et des ouvriers de l'entreprise avaient manifesté le 2 avril 2014, derrière une banderole « Justice pour Anabi », avec des portraits de la victime et des pancartes « Mourir sur son lieu de travail, pour Arcelor c'est normal ».

L'enquête n'avait pas permis de définir avec précision les circonstances du drame, mais elle avait pointé plusieurs fautes de la part de l'entreprise. Le jour du procès devant le tribunal correctionnel de Saint-Étienne, on avait ainsi appris que des grilles de protection autour de la presse existaient par le passé. Elles avaient été enlevées pour gagner en temps et « en efficacité », puis remises suite à cet accident. La procédure pour changer les pièces métalliques sur la presse a aussi été mise en cause.

Dans son jugement, le tribunal estime que l'entreprise est coupable. Elle est condamnée à plusieurs amendes, pour un montant total de 29 800 euros. En outre, elle devra verser des dommages et intérêts aux proches de la victime.

Bien que reconnu coupable, Industeel et, au-delà, le groupe ArcelorMittal, s'en tirent tout de même bien. La vie d'un jeune intérimaire ne leur coûte que quelques dizaines de milliers d'euros. La justice est lente pour sanctionner les patrons et, quand elle le fait, c'est loin d'être à la hauteur de la gravité des faits.

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