« Fraude » sociale : Malheur aux pauvres29/10/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2014/10/une2413.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

« Fraude » sociale : Malheur aux pauvres

Jeudi 23 octobre, les 39 députés présents à l'Assemblée ont voté comme un seul homme le croisement des fichiers informatisés des prestataires sociaux et du fisc. Il s'agit, d'après le député UMP Morange, auteur du texte, de traquer les allocataires du RSA ou du minimum vieillesse qui gagnent quelques sous au noir, les concubins qui touchent les allocations de mère célibataire, les chômeurs qui ne déclarent pas leur reprise d'activité et autres dangereux criminels.

Selon les estimations, les fraudes aux prestations sociales pourraient atteindre cinq milliards d'euros, sur les 80 versés. Cela représente moins que le total des allocations non réclamées par des personnes qui pourtant y auraient droit. Et surtout beaucoup moins que les vingt milliards de fraude aux cotisations, délit qui est, par définition, le fait des seuls patrons.

Pourtant les députés ne proposent que de pourchasser les plus pauvres des allocataires et de leur enfoncer un peu plus la tête sous l'eau. Pierre Morange prévoit par exemple de vérifier qui paye les factures d'eau, d'électricité, l'assurance d'une mère célibataire, et pas seulement de « contrôler les brosses à dents du ménage ». Il appelle cela « ramener de la vertu dans les endroits qui en ont perdu la mémoire ».

Pendant ce temps-là, le grand patronat danse sur les milliards, exploite les travailleurs et pille l'État sans aucun contrôle. Ne faudrait-il pas ramener le feu dans les châteaux qui en ont perdu la mémoire ?

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