Châlons : Les militaires sont déplacés, les réactions aussi29/10/20142014Journal/medias/journalnumero/images/2014/10/une2413.jpg.445x577_q85_box-0%2C104%2C1383%2C1896_crop_detail.jpg

Leur société

Châlons : Les militaires sont déplacés, les réactions aussi

La presse locale a beaucoup parlé des conséquences négatives pour la ville de Châlons-en-Champagne du départ programmé des militaires. Il est vrai que pour une ville de 45 000 habitants, le départ de 1 200 militaires et de leurs familles aura des répercussions.

Le 16 octobre, près d'un millier de personnes se sont rassemblées devant la préfecture de région à l'appel du député-maire UMP Benoist Apparu. D'après ce dernier, ce serait un « gigantesque plan social » pour la ville, tandis que Bruno Bourg-Broc, son prédécesseur à la mairie, parle de « tentative de meurtre pour (la) ville » !

Tentative de meurtre ? C'est plutôt quand on envoie des soldats au Mali, en Centrafrique ou en Irak que de telles expressions pourraient convenir. Quant à crier au plan social, c'est nettement exagéré. Non seulement parce que les militaires ne perdent pas leur emploi, mais aussi parce que ces politiciens ne se sont opposés à aucun des nombreux plans sociaux qui ont marqué l'histoire récente de la ville.

En effet, les licenciements n'ont pas manqué dans la ville et ses environs. Les derniers en date ont été ceux d'Air liquide Welding et du call center GHV. Au total, une centaine d'emplois ont été perdus rien que le mois dernier. Quand, un an après la fermeture de leur entreprise, les 150 salariés de Grantil se défendent encore aux Prud'hommes, les politiciens n'ont pas un mot pour les soutenir.

Alors si le départ de plus d'un millier de personnes avec un revenu assuré peut augmenter les difficultés d'une partie de la population, c'est parce que le chômage est déjà élevé. C'est le résultat de toutes les fermetures d'entreprises, dont beaucoup ont eu lieu sans grandes protestations de la part de ceux qui crient aujourd'hui quand il s'agit de l'armée, mais qui estiment que les patrons doivent avoir les mains libres pour licencier comme ils veulent.

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